Anne-Marie Delcambre invitée à l'émission "du Grain à moudre" sur France Culture le 16 novembre.
Anne-Marie Delcambre annonce sur Libertyvox :
L'émission de France-Culture "Du grain à moudre", où je vais intervenir, lundi prochain, entre 18h20 et 19h :
comme intervenants il y aurait
pour la présentation : Le directeur de "Books", à cause de son dossier "L'énigme du Coran".
1) Mahmud Hussein (en réalité 2 hommes)
" Mahmoud Hussein " est le pseudonyme commun de deux auteurs : Baghgat Elnadi (né en 1936) et Adel Rifaat (né en 1938). Tous deux Egyptiens - l'un est d'origine musulmane ; l'autre d'origine juive, mais converti à l'islam -, ils furent à l'époque de Nasser d'ardents militants laïcs et marxistes. C'est à ce titre qu'ils furent incarcérés à plusieurs reprises dans les années 1960 avant de s'installer en France, où ils furent naturalisés en 1983. Ils sont titulaires d'un doctorat d'Etat en philosophie politique, et auteurs de nombreux ouvrages parmi lesquels on citera : Versant sud de la liberté, Essai sur l'émergence de l'individu dans le Tiers monde ; Les arabes au présent ; Sur l'expédition de Bonaparte en Egypte. Entre 1978 et 1988, " les " Mahmoud Hussein ont dirigé Le courrier de l'Unesco, publié en 30 langues et diffusé dans 120 pays.
Ils ont déjà publié, chez Grasset, le Tome I de " Al Sîra " (13.000 exemplaires vendus à ce jour).
2) par téléphone Muhammad En-Naji, professeur à Rabat, interviewé depuis le Maroc
3) Et moi
Sujet : La Voie de l'exégèse reste-t-elle ouverte ?"
Compte rendu de l'émission :
MENSONGES SUR L’INTERPRETATION DE L’ISLAM
Le débat Delcambre – Hussein - Ennaji tel qu’il a été présenté par Brice Couturier était largement faussé dès le départ, de plus Anne-Marie Delcambre n’a pu prendre la parole que pendant quelques minutes …
Le thème, l’exégèse du coran, a été d’emblée faussé par la présentation faite à travers une chronologie des exégètes, sans aucune mention du domaine, de l’objet, et de l’accueil de ces exégèses. Autrement dit Brice Couturier annonçait que l’interprétation du coran est possible et évolutive. A la fin de l’émission d’ailleurs, sa collègue disait que le débat ne se refermerait que depuis 30 ans ( !) …
Anne-Marie Delcambre a tenté, elle de mettre l’accent sur le contenu du texte et sur ce qu’il disait lui-même sur son interprétation (coran 3/7). Seulement son contradicteur a immédiatement trouvé une parade pouvant fonctionner auprès d’un public qui ne connait pas l’islam : il a reproché à Anne-Marie Delcambre de citer les textes, de s’appuyer sur les textes, en disant qu’elle le faisait « comme les islamistes distributeurs automatiques de textes ».
C’est un argument ridicule bien sûr : puisque évidemment, si les textes n’étaient pas là et n’étaient pas ce qu’ils sont, il serait beaucoup facile de leur faire dire le contraire de ce qu’ils disent, évidemment sans le coran, la sunna et la sira, il serait beaucoup facile à des intellectuels de « trouver un islam des lumières », évidement si les 40 hadiths de Nawani n’étaient pas en vente dans toutes les librairies islamiques et même dans les librairies grand public au rayon islam par piles entières, il serait beaucoup plus facile à ces intellectuels de faire croire aux non musulmans comme aux musulmans que « islam » peut rimer avec « Lumières », comme « christianisme » avec « amour » …
Observons au passage que personne dans le monde bien pensant ne s’aventure à faire rimer islam non pas seulement avec « Lumières » mais avec « amour » : et pour cause : si l’on trouve chez des philosophes des Lumières la même hargne que le coran contre certaines religions et certains peuples, on serait bien en peine de rattacher le mot « amour » à l’islam, car il n’est pas une fois dans le coran ; le mot de Jerusalem non plus d’ailleurs.
Quand Anne-Marie Delcambre dit que la fermeture se trouve dans les textes eux-mêmes et parle de leur caractère juridique, elle n’a malheureusement pas le temps d’en expliquer assez. Elle n’a pas le temps d’expliquer, qu’il y a dans l’islam des règles d’interprétation et une hiérarchie des sources, comme dans tout droit, avec en premier lieu le coran, en second la sunna, etc, et que par conséquent, reprocher aux « islamistes » de faire référence aux versets coranique constitue un mensonge éhonté sur le contenu des textes et l’histoire de l’islam, histoire au cours de laquelle, toutes les « exégèses » et « ijtihad » exercées en effet par les oulémas, l’ont été à partir des textes eux-mêmes et non pas en dehors de ces textes.
De l’exégèse les « islamistes » en font et au contraire de ce que l’on présente, en sont partisans contre les partisans d’une réduction de la jurisprudence à un « taqlid », (une imitation des décisions de jurisprudence précédente), qui rendrait la charia inadaptable aux réalités la vie actuelle. Les islamistes veulent eux une lecture de l’islam qui montre qu’il est applicable ici et maintenant à l’ensemble du monde et des réalités modernes, ils ne veulent pas se contenter d’une lecture réduite à des questions traitées par des juristes de pays restés longtemps indépendants mais économiquement arriérés ou au domaine laissé par des colonisateurs à des cadis dont le pouvoir se réduisait aux questions « personnelles ». Non, ils veulent « islamiser la modernité », rendre la modernité conforme à la charia, à la voie de Dieu, en abordant tous les sujets, en revoyant tous les raisonnements, mais toujours, absolument toujours à partir des textes venant de « Allah et son prophète ».
Donc cette ijtihad, (à laquelle appellent notamment les auteurs « réformistes » écrivant pour les musulmans vivant cette réalité relativement nouvelle de l’islam minoritaire, et en Europe), ne s’appuie aucunement sur une lecture philosophique fantaisiste et poétique des textes, mais bien, sur les textes eux-mêmes et leur lecture logique, une logique rigoureuse de juristes. Une lecture qui peut être inventive, mais sur des points limités venant des « faits » de la réalité, des coutumes actuelles, mais jamais contre la logique évidente des textes, car ce serait un pur blasphème. C’est d’ailleurs d’abord une lecture savante des textes, une lecture faite par des juristes qui non seulement connaissent le coran presque par cœur, mais également les réflexions et commentaires de leurs prédécesseurs, et toutes les questions de principe et pratiques qu’ils ont déjà résolues. Tout le contraire des élucubrations de « nouveaux philosophes musulmans » vides de toute référence à cette pensée, comme d’ailleurs de leurs pseudos contradicteurs dont toute la connaissance se résument à la lecture de leurs ouvrages apologétiques.
Quand on sait cela, on voit que l’idée d’un moratoire sur la lapidation de Tariq Ramadan, est bien une « innovation non blâmable », car elle est conforme à la règle qui veut que l’on applique l’islam en tenant compte de son but sûprême, à savoir que la loi d’Allah règne sur le monde, et que par conséquent, la proposition de Ramadan est tout à fait conforme au devoir du musulman de faire tomber les barrages à l’islam, au nombre desquels se trouvent l’horreur que suscite la lapidation parmi les non musulmans. Tariq Ramadan ne dit rien de contraire à son frère, qui nous explique que la lapidation purifie, Tariq Ramadan, demande seulement aux oulémas de tenir compte du facteur temps pour habituer les occidentaux à cette idée …
La lecture savante de l’islam est et demeura donc bornée et limitée par le sens évident de certains ordres d’Allah, et par les rapports mis en évidence par les oulémas au cours des siècles, entre les textes ( coran, sunna, sira, contexte de la descente des versets …) qui donnent un sens précis aux ordres, interdits, recommandations et blâmes supposés être ceux de dieu et sa voie ( charia).
Or ces ordres contiennent et contiendront toujours des « versets sans équivoque » prônant l’assujettissement ou la mise à mort des non musulmans, des femmes et des apostats.
C’est pourquoi il faut dénoncer l’islam, pour le bien de tous et toutes, musulmans compris.
Elisseievna.
Novembre 2009.
La voie de l'exégèse coranique reste-t-elle ouverte ?
émission du lundi 16 novembre 2009 en partenariat avec le magazine Books
Anne-Marie Delcambre. Juriste, islamologue, Professeur d'arabe littéraire
Olivier Postel-Vinay. Directeur de la rédaction et de la publication de books
Mohammed Ennaji par tél du Maroc. Professeur à l'université Mohammed-V de Rabat
Mahmoud Hussein (Pseudonyme de deux auteurs). Politologues
http://www.libertyvox.com/files/FranceCulture_AnneMarieDelcambre_PostelVinay_Ennaji_Hussein_ExegeseCoranique_GrainAMoudre_091116.mp3
La Sourate 3 verset 7 : 'C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au coeur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : "Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur! " Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent.'