S’'il fallait lire un livre - et un seul - sur l'islam ...
je conseille le manuel de Si Hamza Boubakeur, père du recteur de la Grande
Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur :
Traité moderne de théologie islamique Broché – 16 octobre 2003
Si Hamza Boubakeur
486 pages
Editeur : Maisonneuve et Larose;
Si Hamza Boubakeur, de son nom réel Aboubakeur ben Hamza ben Kadour, est un
homme politique français et religieux musulman né le 15 juin 1912 dans l'oasis
de Brezina à Geryville et mort le 4 février 1995 (à 82 ans) à Paris.
Hamza Boubakeur est adhérent de la SFIO et Guy Mollet le nomme recteur de la
Grande Mosquée de Paris, succédant à Si Kaddour Benghabrit de 1957 jusqu'à la
prise en charge de la mosquée par Cheikh Abbas Bencheikh el Hocine en 1982.
Maître soufi et fin théologien, Hamza Boubakeur est un traducteur et
commentateur du Coran en 1972, sa traduction réputée étant encore diffusée en
Afrique.
Pour une présentation du problème de la
part du juridique dans l""islam" et les questions sur
l'évolution possible ou PAS :
un bref ouvrage d'un auteur plutôt marxiste et régulièrement invité parOumma.com , Jean-Paul Charnay, CNRS, auteurs de nombreux
ouvrages sur le droit islamique :
La Charîa et l'Occident Format Kindle
de Jean-Paul Charnay (Auteur)
""Les évènements postérieurs au 11 septembre 2001 ont mis en lumière
des divergences culturelles et politiques que chacun prétend vouloir résoudre
en convertissant l’autre à ses propres valeurs. D’un côté, l’Occident prêche démocratie,
droits de l’homme, libération des femmes, laïcité de l’enseignement et de
l’autre, l’islam se réfère à une révélation intangible dont est issue, en
grande part, la charîa, ce réseau comportemental, social, juridique et
religieux, indissociable de la Parole divine transcrite dans le Coran, qui
régit intégralement la vie du croyant et assure son salut. L’imprégnation
occidentale sur les sociétés musulmanes – intérieures comme extérieures – a
induit, en leur sein, de graves tensions qui ont aujourd’hui dégénérées en
conflits sanglants. Au cœur du débat interdit, la charîa dont la moindre
variation constitue, pour une partie des peuples musulmans, une véritable
hérésie tandis que, pour les autres, l’islam ne peut survivre dans le monde
contemporain sans évoluer. Bien au-delà des problèmes d'interprétation de
quelques versets, il s'agit, avant tout, d'une remise en cause de l'essence
spirituelle et de la force légale du Coran.
En préambule de la théorie du « choc des civilisations » promue par certains commentateurs
occidentaux, La Charîa et l’Occident pose, ici, la question d’un nouveau
schisme de l’islam.
Jean-Paul Charnay est directeur de recherche au CNRS ; fondateur à la Sorbonne,
et président du Centre de philosophie de la stratégie ; et auteur, notamment,
de Critique de la stratégie ; L’Islam et la guerre ; Islamic culture and
Socio-economic Change ; Les Contre-Orients ; La vie musulmane en Algérie ;
Sociologie religieuse de l’Islam ; Principes de stratégie arabe."
"Né en France le 18 juillet 1928 et décédé le 13 mars 2013 en son domicile
parisien, Jean-Paul Charnay passe ses jeunes années en Algérie où il étudie le
droit français et le droit musulman. Il exerce diverses professions juridiques,
puis s’intéresse à la sociologie, l’histoire et la stratégie. Il soutient à
Paris ses thèses de doctorat avec succès (lettres et sciences humaines, droit,
science politique). Collaborateur de Jacques Berque, avec qui il publie des
ouvrages et des études2 , Jean-Paul Charnay qui a vécu plus de vingt ans au Maghreb
fut témoin des bouleversements des empires coloniaux"
"1981, Prix de l’Amitié Franco-Arabe, pour son ouvrage « Les
Contre-Orients ou comment penser l’Autre selon soi », Paris, éd. Sindbad 4,
décerné par Geneviève Moll représentant le président du jury, lors du
vernissage des œuvres du peintre algérien Farid Lariby, en présence de Mmes
Germaine Tillion et Eva de Vitray-Meyerovitch.""
(wiki)
A méditer une remarque désabusée de ce vieux maître maintenant, dans cet
ouvrage :
" plus qu'avec les Autres, l'Occident ne cesse de dialoguer avec
lui-même".
Docteur d’Etat en sciences politiques (PARIS II), professeur
à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Hassan
II, Casablanca.
Editions Afrique Orient (de Casablanca), 2011 ( 189
pages) :
Table des matières :
Chapitre 1 : les bases idéologiques, intellectuelles et
historiques du droit public musulman
Section 1 : les basses politiques de la Révélation,
Islam et rapport au politique
1 – Souveraineté de Dieu et Mulk « Dans l’ordre des représentations,
celle d’un Dieu SOUVERAIN ET LEGISLATEUR est le déterminant premier de la
signification politique du message fondateur islamique ( il en est ainsi aussi
dans le judaisme [ je confirme]. » « Dieu étant Législateur, le « mulk »
politique ne peut donc être le vrai législateur, au sens de créateur de lois :
il ne peut être qu’interprête éventuel de la Loi, ou, quand la loi est silencieuse,
un législateur secondaire, c’est-à-dire dont la législation doit être dérivée
des/ou subordonnée aux / principes fondamentaux et généraux de la législation
divine » « La loi divine incarne un idéal moral eschatologique. L’ordre
politico-social des humains devrait s’y conformer, soit que les humains s’y
soumettent de leur propre gré et par
leur conviction, soit qu’ils y soient contraints. L’idéal moral islamique prend
forme dans un dispositif normatif , la Sharia , et, dans un « impératif
catégorique » qui est celui de « la prescription du Bien et de la
proscription du Mal » ( al amr bil-ma ‘arouf wa nahy ‘an nahy ‘an
al-munkar) [ « Deu a dit » : Coran 3.110 : [Vous êtes la
meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour les hommes : vous ordonnez le
convenable et vous interdisez le blâmable.]. L’idéal normatif de la Sharia assigne
à la fonction de commandement, donc de pouvoir politique, un statut de « lieutenance »
2 Obéissance aux détenteurs de l’autorité « L’obéissance est due, en principe
tout au moins, seulement aux détenteurs de l’autorité qui sont eux-mêmes en
état d’obéissance au Dieu ».
Section 2 : L’expérience prophétique : l’ Etat
de Médine
Section 3 : Le Califat
Section 4 : les bases intellectuelles du « Droit
Public musulman » : la thélogie, la pensée politique, le fiqh
Section 5 : la constitution historique du « droit
public musulman » : le sunnisme, le shi’isme
Chapitre 2 : Principes de constitution et d’organisation
politique de la communauté musulmane
Section 1 : le califat
Section 2 : l’ordre public musulman :la sharia, le
urf [ coutume ], l’ordre administratif, normativité islamique et principe d’administration
Section 3 : L’organisation institutionnelle et
administrative de l’Etat califal : les wilayats politico-administratifs ( vizirat,
émirat), les wilayat de judicature ( qadi)
Chapitre 3 : le « droit public musulman »
entre passé et présent
En Annexe : Fatwa du Conseil supérieur des Oulémas
marocain concernant l’Intérêt Temporel (Almaslaha al murçala) 2005.
Passages de cette Fatwa :
« La présidence de l’Etat en Islam se distingue de celle des
autres Etats dans la mesure où celui qui en est investi prend le nom d’imam
suprême » « De ce fait, le chef de l’Etat islamique est aussi
bien un chef religieux qu’un chef politique. »
« La Loi islamique (charia) est forte de fondements de
l’ijtihad en devenir, qui lui permettent de déduire des normes concernant la
vie des gens. Cette déduction provient de la pratique du qiyas (raisonnement
par analogie), de la préservation de l’intérêt général, l’éviction des
allégations tendancieuses (Saddu Addarai), la prise en compte du litige, sa
résolution ainsi que de nombreux autres fondements (usul) qui ont assuré à la
jurisprudence islamique la souplesse et la capacité à assimiler les faits. Les
jurisconsultes musulmans discernaient lucidement entre les normes (ahkam)
établies directement par référence au Texte et celles auxquelles ils
parviennent par l’effort, effort passible d’une épreuve d’opinion. »
« Dieu a voulu que le fiqh soit ouvert sur diverses
opinions et visions issues de l’ijtihad. » « Des théories
nomreuses se sont constituées sur la base de la pluralité du fiqh. Elles ont
concouru à le fonder et à l’orienter, à l’image de la théorie corrective de l’ijtihad
au non du rationnel, la théorie de la similitude et la théorie de l’équivalence
des arguments, et d’autres ont visé de réguler la pluralité afin de sauvegarder
l’unité de pensée de la Umma ».