André Malraux en 1956 :
«C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles.» «les formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe», «l'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce phénomène» «le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème».
L'islam vécu par les populations soumises à l'islam :
Présentation de l'éditeur
"Spécialiste de l’islam dont elle traite sans langue de bois, Anne- Marie Delcambre nous offre là son sixième livre qui cherche à montrer, comme le titre l’indique, « la schizophrénie de l’islam » : schizophrénie qui conduit une partie des musulmans à s’enfermer dans un texte figé, sans tenir compte du contexte, et ainsi à se couper du monde moderne; les autres (en fait très minoritaires), plus ouverts à la modernité, cherchent à faire évoluer l’islam, sans prendre la mesure de la rigidité des textes fondateurs. Cette schizophrénie est largement entretenue par le « mythe » d’un « islam invariable » hérité de Mahomet qui ne correspond en rien à la réalité historique. Pour le démontrer, l’auteur nous brosse à grands traits une vaste fresque historique qui est sans doute la partie la plus riche du livre : l’islam est une religion de convertis qui a énormément reçu des peuples (non arabes) qu’il a soumis. Les conversions, le plus souvent, n’étaient en rien spontanées, mais la conséquence de l’humiliant statut des vaincus, les dhimmis. « Le mythe de la tolérance de l’islam est tellement ancré, rappelle Anne-Marie Delcambre, qu’on oublie que l’islam n’est tolérant que lorsqu’il ne peut faire autrement » (p. 111). Dans le domaine des arts et des sciences, par exemple, elle montre que la civilisation islamique n’a rien inventé, mais a su habilement récupérer le génie des peuples conquis (Perses, Byzantins). Bref, selon les lieux, l’islam ne présente pas un visage unique, mais a une dimension multiforme que les musulmans eux-mêmes reconnaissent difficilement, tant on les a convaincus du contraire. Le paradoxe est qu’Internet contribue aujourd’hui à déconnecter l’islam présent en Occident de la réalité et entretient ainsi une vision extrémiste auprès des fidèles musulmans qui auraient pu être les plus ouverts à une certaine modernisation de l’islam. Et cela, Anne-Marie Delcambre le montre avec l’aide des fatwas que véhicule Internet et qui sont le reflet d’un islam totalement figé dans ses positions les plus sclérosées. Tout cela est peu encourageant et met en lumière les deux différences les plus essentielles entre islam et christianisme : l’absence, chez le premier, des réalités qui sont au coeur du second : l’Amour (la relation de confiance Père-fils entre le Créateur et sa créature) et l’appel à la sainteté. Différences que l’auteur, visiblement assez réfractaire à la religion en tant que telle, ne semble guère percevoir. Dommage, c’est la seule réserve à formuler sur un travail par ailleurs fort utile.
"Spécialiste de l’islam dont elle traite sans langue de bois, Anne- Marie Delcambre nous offre là son sixième livre qui cherche à montrer, comme le titre l’indique, « la schizophrénie de l’islam » : schizophrénie qui conduit une partie des musulmans à s’enfermer dans un texte figé, sans tenir compte du contexte, et ainsi à se couper du monde moderne; les autres (en fait très minoritaires), plus ouverts à la modernité, cherchent à faire évoluer l’islam, sans prendre la mesure de la rigidité des textes fondateurs. Cette schizophrénie est largement entretenue par le « mythe » d’un « islam invariable » hérité de Mahomet qui ne correspond en rien à la réalité historique. Pour le démontrer, l’auteur nous brosse à grands traits une vaste fresque historique qui est sans doute la partie la plus riche du livre : l’islam est une religion de convertis qui a énormément reçu des peuples (non arabes) qu’il a soumis. Les conversions, le plus souvent, n’étaient en rien spontanées, mais la conséquence de l’humiliant statut des vaincus, les dhimmis. « Le mythe de la tolérance de l’islam est tellement ancré, rappelle Anne-Marie Delcambre, qu’on oublie que l’islam n’est tolérant que lorsqu’il ne peut faire autrement » (p. 111). Dans le domaine des arts et des sciences, par exemple, elle montre que la civilisation islamique n’a rien inventé, mais a su habilement récupérer le génie des peuples conquis (Perses, Byzantins). Bref, selon les lieux, l’islam ne présente pas un visage unique, mais a une dimension multiforme que les musulmans eux-mêmes reconnaissent difficilement, tant on les a convaincus du contraire. Le paradoxe est qu’Internet contribue aujourd’hui à déconnecter l’islam présent en Occident de la réalité et entretient ainsi une vision extrémiste auprès des fidèles musulmans qui auraient pu être les plus ouverts à une certaine modernisation de l’islam. Et cela, Anne-Marie Delcambre le montre avec l’aide des fatwas que véhicule Internet et qui sont le reflet d’un islam totalement figé dans ses positions les plus sclérosées. Tout cela est peu encourageant et met en lumière les deux différences les plus essentielles entre islam et christianisme : l’absence, chez le premier, des réalités qui sont au coeur du second : l’Amour (la relation de confiance Père-fils entre le Créateur et sa créature) et l’appel à la sainteté. Différences que l’auteur, visiblement assez réfractaire à la religion en tant que telle, ne semble guère percevoir. Dommage, c’est la seule réserve à formuler sur un travail par ailleurs fort utile.
Du même auteur chez le même éditeur, signalons le livre Enquête sur l’islam (2004, 326 pages, 25 €), dont la deuxième partie est rédigée par une dizaine d’auteurs : l’ensemble se veut un hommage au grand islamologue qu’était le P. Antoine Moussali (1921-2003), qui était aussi un ami de La Nef."
Christophe Geffroy dans La Nef, n°171 mai 2006