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Canal Académie : émissions sur l'islam

http://www.canalacademie.com/+-Islam-+.html

Roger Arnaldez

Alain Besançon ...

La piété musulmane en Egypte
avec Catherine Mayeur-Jaouen
Catherine Mayeur-Jaouen est professeur à l’INALCO (Langues’O), spécialiste de l’islam en Egypte. Elle brosse une pratique de l’islam en contre-point des grandes manoeuvres politico-religieuses : une société égyptienne profondément pieuse, majoritairement soufie, pratiquant les pèlerinages et le culte des saints.
jeudi 16 novembre 2006 - Emission proposée par : Priscille Lafitte
La grande mosquée d’Al-Azhar
Le célèbre foyer d’enseignement traditionnel de l’Eypte et du Proche-Orient
Al-Azhar, construite au Xè siècle, dont le nom signifie "la brillante" est l’une des principales mosquées et universités du Grand Caire actuel. Son prestige est dû pour une part à la place géographique et politique que Le Caire occupe dans le monde musulman.
jeudi 16 novembre 2006 - Emission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Hommage à Roger Arnaldez, membre de l’Institut : parcours d’un philosophe de la pensée orientale médiévale
avec Michel Zink et Daniel Gimaret membres de l’Académie des inscriptions et belles lettres.
Roger Arnaldez, philosophe de la pensée médiévale et islamologue, a mis son érudition au service de la traduction des auteurs grecs de l’Antiquité, comme Philon d’Alexandrie. Son don pour les langues orientales permet à Roger Arnaldez de s’intéresser aux textes des commentateurs du Coran ou des théologiens musulmans du Moyen Âge, ainsi qu’à la pensée d’Averroès.
jeudi 29 juin 2006 - Emission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Roger Arnaldez : parcours d’un philosophe de la pensée orientale médiévale
avec François Déroche, correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
Roger Arnaldez, (1911-2006) philosophe de la pensée médiévale et islamologue était membre de l’Académie des sciences morales et politiques. François Déroche, correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, historien de l’islam, spécialiste des manuscrits arabes, nous éclaire sur l’oeuvre de cet académicien au carrefour de la philosophie et de la théologie.
jeudi 29 juin 2006 - Emission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Hommage à Roger Arnaldez, membre de l’Institut : « L’islam, une religion conquérante ? »
L’interrogation, en 1994, d’un philosophe de la pensée médiévale et de l’islam, Roger Arnaldez
« La question précise est non pas de savoir si on peut appeler l’islam conquérant parce qu’il a fait des conquêtes, mais s’il est essentiellement conquérant, ou encore s’il relève de sa nature propre, de conquérir » Roger Arnaldez.
jeudi 29 juin 2006 - Emission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
L’Islam en France
avec Alain Besançon et Pascal Le Pautremat
Comment se porte l’islam en France ? Alors qu’elle compte 3,7 millions de musulmans, comment la France peut-elle mieux accueillir la pratique de cette religion ? Un chiffre global pour un islam pluriel et cultuel qui pose la question des interprétations du Coran où Etat et religion sont indissociables.
samedi 1er janvier 2005 - Emission proposée par : Jessica Bodet

Ecouter aussi des interviews des islamologues Dominique et Marie Thérèse Urvoy et Johann Bourlard au cours d'émission de Radio Courtoisie : http://lumiere101.com/tag/islam/

Débats entre musulmans : Abdelwahab Meddeb versus Tarik Ramadan

Vidéo en 5 parties :

http://www.dailymotion.com/video/x4a7y1_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-1_politics
http://www.dailymotion.com/related/7195321/video/x4a8cb_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-2_politics
http://www.dailymotion.com/related/7195835/video/x4a8pw_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-3_politics
http://www.dailymotion.com/related/7196324/video/x4a9gh_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-4_politics
http://www.dailymotion.com/related/7197281/video/x4a9ss_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-5_politics

Rappel : Meddeb contre Robert Redecker :

http://www.dailymotion.com/related/7195321/video/x3dbvs_csoj-redeker-et-contradicteur-islam_news


La vidéo montre un débat entre Meddeb, soit disant libéral, et Ramadan, petit fils du fondateur des Freères musulmans, Hasan al Banna, que Meddeb désigne comme la source de ce qu'il nomme "la maladie de l'islam".
Certains veulent faire passer le mouvement des Frères musulmans pour une copie des mouvements fascistes des années 30 (autrement dit l'occident serait une fois de plus la cause de tout "Mal" sur la terre), alors que ce mouvement ne fait que reprendre le flambeau de l'islam après la chute du Califat de l'Empire ottoman.

Dans ce "dialogue" Meddeb apparait comme tenant un discours flou reprenant sur de nombreuses approximations grossières ( notamment sur la notion de "charia", de "jihad", sur l'histoire du fiqh dans l'islam ...), et son seul moyen de contredire Ramadan, consiste à l'interrompre.
Ramadan apparait comme bien plus fin, dans la mesure où ce qu'il developpe est basé sur des propos exacts et précis sur l'islam, son histoire, et largement sur sa conception dans le monde islamique actuel, mais il joue sur des différences philosophiques entre le système démocratique occidental et le système théocratique islamique, ainsi que sur un évitement de questions cruciales du droit musulman, point dont l'auditeur moyen ignore sans doute les références.
Les deux pratiquent une forme de dissimulation de points négatifs de l'islam.
Mais l'on ne peut sans sortir du débat sans l'idée, que si Tarik Ramadan défend un totalitarisme inexcusable, même si lui même pense défendre une recherche tendant à trouver dans l'islam les ressources d'une vie moderne et civilisée, il nous lance un défi intellectuel dans des formes honorables, alors que Meddeb se moque de nous en perdant ses lecteurs dans des affirmations approximatives, en "noyant le poisson", comme il le reproche pourtant à Ramadan.

Dans la vidéo opposant Meddeb à Redecker, Meddeb affirme que Redecker, parce qu'il parle des rites musulmans, décrirait tout musulman comme un barbare.
Or Meddeb a lui même écrit les phrases suivantes au sujet de l'égorgement du mouton par le père de famille chaque année :
Article " Cous coupés"p65-67 in Algérie, textes et dessins inédits, Le Fennec , Casablanca, 1995.
" La célébration de ce symbole rend familère au sujet d'Islam, la scène du râle qui accompagne la gorge tranchée. Suite à ce geste, l'enfant que j'étais voyait le sang fumant de la bête se déverser jusqu'à la dernière goutte [...]. Je ne pus m'empêcher de penser à cette commémoration du geste abrahamique lorsque nous parvinment d'Algérie les scènes d'égorgement de familles entières, oeuvre du GIA, sorti du creuset afghan avec la complicité et la bénédiction des gens de la Qa'ida. Vivre le symbolique dans la réalité du sang versé prédispose peut-être à ce basculement dans la folie."

Qu'avait écrit Robert Redecker ? Ces simples lignes :
" La lapidation de Satan, chaque année à La Mecque, n'est pas qu'un phénomène superstitieux. Elle ne met pas seulement en scène une foule hystérisée flirtant avec la barbarie. Sa portée est anthropologique. Voilà en effet un rite, auquel chaque musulman est invité à se soumettre, inscrivant la violence comme un devoir sacré au coeur du croyant. Cette lapidation, s'accompagnant annuellement de la mort par piétinement de quelques fidèles, parfois de plusieurs centaines, est un rituel qui couve la violence archaïque. (...)
l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine. Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. "

L'importance méconnue du droit musulman

copie d'articles de Anne-Marie Delcambre :

[ Le droit musulman ] est une des constructions juridiques les plus sophistiquées . Le droit musulman a été appliqué jusqu'au moment où il y eu la chute du califat , en 1923
P12 Henri de Waël " le droit musulman apparaît bien , avec le système romaniste et celui de la common law , comme l'une des trois créations originales en la matière
Ce droit musulman est une création postérieure à Mahomet , élaborée en un siècle par de grands jurisconsultes , Malik ibn Anas , Ibn Hanbal , Chaféi , Abû Hanîfa , pour ne parler que des quatre écoles juridiques les plus connues . C'est une véritable création juridique , grâce à l'apport de convertis principalement persans . Sans cela l'empire musulman n'aurait pu tenir .


Le droit musulman n'est absolument pas périmé . Il est partiellement appliqué et tous les efforts des musulmans dits islamistes c'est de l'appliquer dans sa totalité .
Il faudrait que soit plus connu l'excellent livre de Henri de Waël , un vrai génie , un des meilleurs comparatistes , qui n'a jamais voulu se dire Belge mais ..wallon ( affirmant que Tournai devrait revenir à la France , mais cela c'est pour la petie histoire !)
Cet aristocrate wallon d'une culture en droit comparé phénoménale , un peu un Jacques Ellul , a écrit un livre " le droit musulman " , aux Editions CHEAM , 13 rue du Four qui est génial . Son grand avantage , comme Jacques Ellul est d'être juriste et de connaître énormément de langues , y compris l'arabe .

Or page 73 de son livre il écrit :
" cantonné , codifié , intégré , amendé , le droit musulman pouvait sembler , vers 1970 encore , appelé , sinon à disparaître , du moins - à l'instar du droit hindou- à perdre l'essentiel de sa spécificité . Son inattendue résurgence s'inscrit dans une perspective qui dépasse de loin le seul cadre juridique et dont les causes sont , à n'en pas douter , particulièrement complexes (...)
Décolonisation , corruption des milieux occidentalisés etc...
Au départ , dit Henri de Waël , c'est-à-dire vers 1970 , seuls de rares pays musulmans maintenaient une application intégrale du droit musulman ( fiqh) :
- Arabie Saoudite : école hanbalite dans sa mouture wahhabite ( Rappelons l'exécution , pour adultère , en 1978 , de la princesse Michad , âgée de 19 ans et mariée d'autorité,
- Yémen du Nord où la constitution de 1974 précisait que la charî'a islamique constituait " la source de toutes les lois "
- Qatar, dans la Côte des Pirates
- Oman
- Afghanistan

Or c'est en 1972 qu'est rétablie en Libye la peine d'amputation pour vol ,
1973 rétablissement de la flagellation pour fornication
1974 flagellation pour consommation d'alcool
1979 le Pakistan s'engage dans cette voie . Tout le droit est islamisé . Cette islamisation est confirmée en 1984 par référendum
1979 l'Iran devient une République islamique . Une codification pénale islamique rétablit le talion , les supplices des houdôud ( peines légales criminelles) et ceci en 1982 ainsi que le ta'zîr , peines laissées à l'appréciation du juge , en 1983
1980 l'Egypte fait ratifier par référendum ( malgré l'active opposition du pape copte ) un amendement selon lequel les principes de la charîa constituaient "la source fondamentale de la législation du pays " , et non plus l'une des sources seulement
1980 la loi coranique fut également rétablie en Mauritanie
1983 une islamisation totale du droit fut imposée au Soudan

Le choc colonial explique le cantonnement du droit musulman !

L'ensemble des pays d'islam , sauf quelques exceptions- la Turquie , l'Arabie Saoudite , le Yémen , l'Iran , l'Afghanistan - a subi LA COLONISATION.
Sur le plan du droit , les conséquences de cet état de choses ont été considérables . Le droit musulman a été écarté au profit des législations occidentales , surtout en droit pénal . Il subsistait parfois pour ce qui concerne le statut personnel , mariage , successions , biens de mainmorte ( waqfs , habous en Afrique du Nord)
L'abolition du droit pénal musulman intervint presque toujours
1860 , aux Indes
1918 en Indonésie
1935 en Somalie
Or on aurait pu penser à une suppression pure et simple du droit musulman . CE NE FUT ABSOLUMENT PAS LE CAS
Certes la Tunisie en 1956 reconnait à l'islam la qualité de religion d'Etat mais abroge pratiquement le droit musulman en toutes ses dispositions , malgré une opposition des religions qui est muselée !!
- la polygamie est interdite
-la répudiation remplacé par un divorce judiciaire
- l'adoption introduite
C'est aussi le cas au Sénégal ( bien que la plygamie subsiste ) , en Guinée et au Mali

Mais dans un pays comme l'Algérie par exemple , le code du Statut personnel promulgué en 1984 était particulièrement conservateur
pour le mariage et les successions ;

Mais le vrai problème de ce droit tiré des sources religieuses - et donc fidèle au Coran et à la Sunna (comportement du prophète)- C'EST QU'IL S'OPPOSE AUX DROITS DE L'HOMME
-Contradiction brutale qui existe entre la proscription des peines inhumaines et dégradantes ( art 5) et la crucifixion
Or la crucifixion constitue la peine légale (hadd, pluriel :hudûd) applicable au crime religieux de brigandage ' qat' al tarîq ou " coupure des chemins " , lorsque celui-ci a conjugué vol organisé et homicide .
La crucifixion a été introduite dans la législation soudanaise
La Déclaration des Droits de l'homme proclame l'égalité de tous devant la loi ( art.7) . Or le témoignage d'un non-musulman reste bien souvent écarté , les héritiers de confession non-musulmane se trouvent privés de leurs droits éventuels à la succession d'un musulman
La faculté pour quiconque de changer librement de religion (art.1
Le projet d'imposer la peine de mort à l'encontre de ceux qui reviendraient au christianisme après avoir appartenu à l'islam , a provoqué l'opposition la plus irréductible de la communauté chrétienne copte d'Egypte !!

L'APPLICATION TOTALE DU DROIT MUSULMAN (Y COMPRIS DANS SES DISPOSITIONS PENALES) SUPPOSE UNE SOCIETE VERITABLEMENT ISLAMIQUE . Seulement les réformes restent suspendues en attendant la réalisation de cette société .

L'islam n'est pas seulement une foi , c'est aussi une loi qui prend sa source dans le Coran , dans la Sunna ...et s'il n'y a rien de prévu
dans le consensus des savants ( ijmâ') et en quatrième position dans l'analogie ( qiyâs ) , façon de faire jouer l'ijtihâd ( effort de réflexion personnelle )

La colonisation , la puissance des pays occidentaux a privé l'islam de sa Loi , inappliquée ou jugée inapplicable . Mais le fiqh est la pièce maîtresse de l'islam .
D'ailleurs au Liban ,( Etat pluriconfessionnel ) , les tribunaux de la chari'a sont maintenus . La codification du droit musulman est intervenue en 1917 , pour les sunnites . Mais les peines de droit pénal ne sont pas appliquées

Mais en Agérie les tribunaux de chari'a ont été supprimés en 1965 . Et on applique pas le droit pénal musulman .

En fait c'est le problème de la loi qui pose problème en islam . Et c'est pourquoi le combat des islamistes porte sur le rétablissement de la chari'a dans son application jurisprudentielle , le fiqh !!

Anne-Marie Delcambre
Islamologue et professeur d'arabe
Voir quelques uns de ses ouvrages dans la Bibliographie
(Source : Libertyvox)

L'islam vu par un Egyptien converti au catholicisme

http://www.romandie.com/ats/news/080323090155.4poqad61.asp

Le journaliste italien Magdi Allam, un Égyptien, auparavant de confession musulmane explique sa conversion dimanche dans le Corriere della Sera :
"J'ai dû prendre acte que, au delà (...) du phénomène des extrémistes et du terrorisme islamique au niveau mondial, la racine du mal est inhérente à un islam physiologiquement violent et historiquement conflictuel."
Magdi Allam raconte qu'au cours des années son "esprit s'est affranchi de l'obscurantisme d'une idéologie qui légitime le mensonge et la dissimulation, la mort violente qui conduit à l'homicide et au suicide, la soumission aveugle à la tyrannie, me permettant d'adhérer à l'authentique religion de la Vérité, de la Vie et de la Liberté".

Italie - Corriere della Sera | 26.02.2008
Magdi Allam denonce les dérives du multiculturalisme
L'éditorialiste Magdi Allam revient sur les récentes déclarations de Rowan Williams, archevêque de Canterbury, qui a jugé "inévitable" au Royaume-Uni l'application de normes de la charia. :
"Cette réalité est le produit des dérives de l'idéologie du multiculturalisme. (...) Ces déclarations sont la démonstration qu'un processus sournois d'islamisation de la société a été lancé. (...) En s'appuyant sur le 'politiquement correct' et en permettant aux musulmans d'avoir leurs propres tribunaux, on met en place un mélange qui est capable de déstabiliser le pays et de bouleverser l'ordre constitutionnel. La véritable tragédie est que l'on est prisonnier de notre propre conception de la liberté et de la démocratie, au point qu'en relativisant tout, on accepte des mœurs contraires aux nôtres et on se soumet à des idéologies et à des fois différentes."

Enfant de six ans connaissant le coran par coeur

http://www.dailymotion.com/video/x4hcr9_enfant-musulman-miracle_business

L'islam vu par un indien : l'écrivain Naipaul


Voir aussi l'article ci dessous : l'islam en Inde



Crépuscule sur l'Islam de V. S. Naipaul


Commentaire sur Amazon :
"Très long récit journalistique où l'auteur rencontre (dans plusieus pays islamiques dont l'Iran) des intellectuels de l'Islam, formés par un Occident qu'ils rejettent et de simples musulmans, imparfaits, mécontents du présent. Tous rêvent d'un âge d'or -anachronique et utopique. C'est très lucide, sévère et plutôt autère. "

http://www.lire.fr/portrait.asp/idC=34761&idTC=5&idR=201&idG=


V.S. Naipaul, maître du récit documentairepar Alain de BottonLire, juillet 1998 / août 1998
Tournant le dos au roman, il est allé prendre le pouls des populations en terre d'islam intégriste.
Il y a dix-sept ans, V.S. Naipaul entreprit un voyage en Indonésie, en Iran, au Pakistan et en Malaisie qui constitua la base de ce qui devait être sans doute son plus grand livre de voyage, Crépuscule sur l'Islam : voyage au pays des croyants. Dans ces pays, de nombreux événements se sont produits: l'extraordinaire essor (et, plus récemment, la chute) des économies indonésienne et malaisienne, le bain de sang de la guerre Iran-Iraq et l'énorme poussée de l'intégrisme islamique. Tout cela incita Naipaul à entamer une deuxième série de voyages de 1995 à 1997, dont Jusqu'au bout de la foi (Plon) est le brillant résultat.
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Le thème central de son œuvre, la dislocation culturelle, reflète l'expérience profonde d'émigré de l'auteur - né dans une famille indienne de la Trinité, dans les Caraïbes, il vit en Grande-Bretagne depuis 1954. Naipaul s'est intéressé à la désastreuse crise d'identité que traversent les quatre pays dans lesquels il s'est rendu, une crise due en grande partie à l'influence de l'Islam. En effet, les musulmans ont beaucoup plus de mal que les croyants des autres religions à harmoniser leurs traditions nationales et leur foi. Si l'on en croit Naipaul, l'Islam a des «exigences impérialistes». Les convertis des pays non arabes se voient dans l'obligation de rejeter leur histoire; leurs lieux saints se trouvent en terre arabe; leur langue sacrée est l'arabe. «Le converti doit renoncer à tout ce qu'il est, écrit Naipaul. Les sociétés en subissent de très graves perturbations... et l'islam des pays convertis comporte une composante de névrose et de nihilisme. Ces pays peuvent facilement entrer en ébullition.»
On ne peut qu'applaudir le courage avec lequel cet écrivain expose si ouvertement sa thèse, pleine de mélancolie et, après avoir lu son livre, il est aisé d'y souscrire. Il ne s'agit pas d'un récit de voyage empreint de romantisme: on n'y trouve guère de descriptions idylliques des rizières malaisiennes ou des montagnes entourant Téhéran. Ce que Naipaul découvre dans les quatre pays, c'est un paysage intérieur fait de déracinement, de colère et de déception. Tout au long de son voyage, il se fait presque invisible. Si nous le voyons de temps à autre prendre un taxi à Jakarta ou demander le service d'étage de l'hôtel, il se contente généralement de laisser la parole aux autres. Il se qualifie, en toute modestie, de «meneur de la narration». Les récits sont ceux de quelques personnes représentatives de chaque pays, dont beaucoup seront connues des lecteurs de Crépuscule sur l'Islam.
Il y a quelques années, Naipaul avait affirmé que le roman n'existait plus en tant que mode littéraire et que l'avenir était aux récits documentaires, ce qui lui avait valu d'être ridiculisé. Dans une certaine mesure, Jusqu'au bout de la foi confirme ses dires, du moins en démontrant que, lorsqu'ils sont le fait d'un tel maître, les récits n'ont pas moins de force qu'un roman traditionnel. Quoi qu'il en soit, le lecteur devrait être averti de deux aspects de ce livre qui pourraient le décourager. Tout d'abord, Naipaul ne fait pratiquement aucune concession à ceux qui ne connaissent pas bien l'histoire des pays qu'il visite. Les néophytes se sentiront perdus, puis agacés. Ensuite, l'absence de toute intervention de l'auteur laisse parfois le lecteur sur sa faim car il ne trouvera ni analyse systématique ni conclusion. Dans la plus pure tradition du roman du XIXe siècle, Naipaul laisse tout simplement la parole à ses personnages: il montre mais s'exprime rarement. Ce qui n'est qu'une facette supplémentaire de son talent exceptionnel.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/022/article_17409.asp

Prix Nobel
Naipaul, anti-musulman primaire ?
Aussi méritée que soit l'attribution cette année du prix Nobel de littérature au britannique d'origine indienne V.S. Naipaul, elle n'en choquera pas moins ceux qui ont fait les frais des sarcasmes de cet écrivain si critique à l'égard du tiers-monde dont il est issu mais aussi du monde occidental où il vit aujourd'hui.

Peu de gens croyaient encore à sa chance d'obtenir un jour cette consécration littéraire suprême. Même son éditeur français Ivan Nabokov n'a guère pu cacher sa surprise en apprenant la nouvelle: «Cela fait des années que son nom est cité pour le Nobel. Mais ses amis pensaient qu'à cause de ses remarques acerbes, notamment vis-à-vis de certains écrivains britanniques, on ne lui donnerait jamais le prix. Généralement, l'Académie suédoise décerne le prix à un auteur plus consensuel!» L'éditeur français faisait allusion aux propos peu amènes tenus récemment par Naipaul sur les monstres sacrés de la littérature anglaise que sont Dickens («auto-parodiste»), E.M. Forster («un dangereux homosexuel») et Joyce («illisible»). Il y a un an il accusait Tony Blair de promouvoir «une culture agressivement plébéienne» et de porter ainsi atteinte à l'idée même de la civilisation.Toutes ces remarques ne l'ont pas particulièrement rendu sympathique aux yeux de l'establishment britannique. On l'accuse d'être réactionnaire, élitiste, anti-tiersmondiste.

L'islamMais ce sont les jugements que Naipaul a portés sur l'islam, les portraits qu'il a brossés dans ses livres des «phénomènes de névrose collectives et individuelle liés à la conversion à la religion musulmane» qui ont suscité controverses et polémiques. Profondément attaché à la culture et à la religion hindoues de ses ancêtres venus de l'Inde, Naipaul n'a eu cesse de dénoncer l'impérialisme «intransigeant» de l'Islam, attirant l'attention sur le «génocide» tant humain que culturel qui auraient été commis par les conquérants musulmans en Inde et en Asie en général. Récemment encore, il a comparé «l'impact calamiteux (de la propagation de l'Islam) sur les peuples convertis» aux conséquences du colonialisme occidental. «La suppression de soi exigée par les Musulmans, a-t-il expliqué, est plus traumatisante que le processus d'aliénation entraîné par le colonialisme. Quand vous vous convertissez à l'islam, vous devez détruire votre passé, votre histoire. Vous devez piétiner le passé et vous répéter quema culture ancestrale n'existe pas, elle ne compte pas».La question de l'islam et de son totalitarisme a été au coeur de deux livres de voyage que Naipaul a consacrés aux pays musulmans. Il s'agit de l'Indonésie, de l'Iran, du Pakistan et de la Malaisie, quatre pays non-arabes où l'écrivain s'est rendu en 1979 pour explorer la pratique de la foi musulmane et pour comprendre comment cette pratique conduit à la révolution qui avait déjà éclatée en Iran et menaçait d'embraser le monde musulman dans son ensemble. Les rencontres et les entretiens effectués pendant ce voyage avec des ayatollahs (il a rencontré notamment le juge-bourreau de la révolution iranienne l'ayatollah Khalkhali), mais aussi avec des gens ordinaires sont à l'origine de Crépuscule sur l'Islam, livre-enquête paru en 1981. Ce livre est profondément dérangeant, il représente les musulmans comme des êtres confus, enfermés dans leurs certitudes et dans la croyance qu'ils ont que les réponses à tous leurs malheurs se trouvent dans les textes sacrés. En 1995-96, Naipaul est revenu sur ses pas, revisité les quatre pays traversés il y a dix-sept ans, à la recherche de matériau pour un nouveau livre. Dans Jusqu'au bout de la foi, publié en 1998, l'écrivain britannique examine comment et avec quelle cruauté l'Islam a détruit chez les peuples convertis les moindres souvenirs de leurs identités passée. Il montre comment cette acculturation à marche forcée peut être génératrice de fanatismes de toutes sortes. «Les gens échafaudent des fantasmes. Et l'islam des pays convertis comporte une dimension névrotique et nihiliste. Ces pays peuvent aisément s'embraser».Le monde musulman n'a pas apprécié et a traité Naipaul d'anti-musulman primaire. Or, pour critiques que soient ces livres à l'égard de l'islam et de son incapacité pathologique à se réformer, ils ne procèdent pas uniquement d'un besoin de polémiquer. Les textes de Naipaul sur l'islam s'inscrivent aussi dans une réflexion plus vaste sur la place du sacré dans le monde moderne dont l'absence constitue pour l'écrivain, comme il l'a dit, «la malédiction du Nouveau Monde». Il n'oublie jamais non plus ce que les sociétés contemporaines doivent à l'islam et au christianisme: «Ces deux grandes religions révélées ont changé le monde pour toujours, affirme-t-il, et nous tous, quelque soit notre croyance, nous marchons dans le chemin éclairé par elles. Au delà de leur dogmes, ces religions ont donné au monde l'idée d'une société basée sur la fraternité, la charité et la compassion, toutes choses qui nous paraissent aujourd'hui aller de soi. Ces idéaux constituent les fondements même de notre vie politique et morale aujourd'hui. Ils n'existaient pas avant, ni dans le monde antique, ni dans l'hindouisme ni dans le bouddhisme». Et d'ajouter: «Maintenant, il est possible que ces deux religions révélées aient fini leur mission et n'aient plus rien de nouveau à nous proposer. Mais ça c'est une autre histoire!» Sont-ce les propos d'un «anti-musulman primaire» ? Pour les jurés du prix Nobel, il est clair que la critique de Naipaul ne s'adresse pas particulièrement à l'islam, mais plutôt au phénomène religieux en général. «Il considère la religion comme un fléau de l'humanité, susceptible d'étouffer l'imagination et notre rage de penser et d'expérimenter», ont-ils déclaré.
par Tirthankar Chanda

L'islam au XXème et XXIème siècle


André Malraux en 1956 :

«C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles.» «les formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe», «l'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce phénomène» «le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème».

L'islam vécu par les populations soumises à l'islam :



La schizophrénie de l'islam
Anne-Marie Delcambre
Année : 2006
Desclée de Brouwer
Présentation de l'éditeur
"Spécialiste de l’islam dont elle traite sans langue de bois, Anne- Marie Delcambre nous offre là son sixième livre qui cherche à montrer, comme le titre l’indique, « la schizophrénie de l’islam » : schizophrénie qui conduit une partie des musulmans à s’enfermer dans un texte figé, sans tenir compte du contexte, et ainsi à se couper du monde moderne; les autres (en fait très minoritaires), plus ouverts à la modernité, cherchent à faire évoluer l’islam, sans prendre la mesure de la rigidité des textes fondateurs. Cette schizophrénie est largement entretenue par le « mythe » d’un « islam invariable » hérité de Mahomet qui ne correspond en rien à la réalité historique. Pour le démontrer, l’auteur nous brosse à grands traits une vaste fresque historique qui est sans doute la partie la plus riche du livre : l’islam est une religion de convertis qui a énormément reçu des peuples (non arabes) qu’il a soumis. Les conversions, le plus souvent, n’étaient en rien spontanées, mais la conséquence de l’humiliant statut des vaincus, les dhimmis. « Le mythe de la tolérance de l’islam est tellement ancré, rappelle Anne-Marie Delcambre, qu’on oublie que l’islam n’est tolérant que lorsqu’il ne peut faire autrement » (p. 111). Dans le domaine des arts et des sciences, par exemple, elle montre que la civilisation islamique n’a rien inventé, mais a su habilement récupérer le génie des peuples conquis (Perses, Byzantins). Bref, selon les lieux, l’islam ne présente pas un visage unique, mais a une dimension multiforme que les musulmans eux-mêmes reconnaissent difficilement, tant on les a convaincus du contraire. Le paradoxe est qu’Internet contribue aujourd’hui à déconnecter l’islam présent en Occident de la réalité et entretient ainsi une vision extrémiste auprès des fidèles musulmans qui auraient pu être les plus ouverts à une certaine modernisation de l’islam. Et cela, Anne-Marie Delcambre le montre avec l’aide des fatwas que véhicule Internet et qui sont le reflet d’un islam totalement figé dans ses positions les plus sclérosées. Tout cela est peu encourageant et met en lumière les deux différences les plus essentielles entre islam et christianisme : l’absence, chez le premier, des réalités qui sont au coeur du second : l’Amour (la relation de confiance Père-fils entre le Créateur et sa créature) et l’appel à la sainteté. Différences que l’auteur, visiblement assez réfractaire à la religion en tant que telle, ne semble guère percevoir. Dommage, c’est la seule réserve à formuler sur un travail par ailleurs fort utile.
Du même auteur chez le même éditeur, signalons le livre Enquête sur l’islam (2004, 326 pages, 25 €), dont la deuxième partie est rédigée par une dizaine d’auteurs : l’ensemble se veut un hommage au grand islamologue qu’était le P. Antoine Moussali (1921-2003), qui était aussi un ami de La Nef."
Christophe Geffroy dans La Nef, n°171 mai 2006

Le jihad vu par un araméen chrétien

nb : Voir aussi le texte d'Averroes, juriste musulman, dans un article ci dessous.


Qu’est-ce que le djihad ? À la question : « Qu’est-ce que le djihad ? », je peux répondre sans la moindre hésitation qu’il s’agit de la guerre sainte pour l’islam. Le djihad, qui est avant tout un devoir religieux rattaché aux premiers fondements de l’islam et dirigé contre les non-musulmans, doit être poursuivi jusqu’à la fin des temps. Selon l’Encyclopédie de l’Islam (1ère édition, 1913, tome 1, p.1072) : « Le Djihad est la propagation de l’islam par les armes. C’est un devoir religieux pour tous les Musulmans d’une façon générale, qu’importe le lieu ou le pays où ils se trouvent. » À l’appui de cette définition, citons un ancien professeur musulman d’histoire de l’islam à l’Université islamique d’Al-Azhar (Le Caire, Égypte), qui est devenu chrétien, s’est réfugié aux États-Unis et a pris le nom de Mark Gabriel : « Il n’y a qu’une seule manière de s’assurer l’entrée au paradis, et c’est la grande motivation des kamikazes et combattants du djihad. Selon l’islam, le seul moyen d’être sûr d’entrer au paradis est de mourir en combattant les ennemis de l’islam. La guerre sainte consiste tout simplement à combattre les ennemis d’Allah jusqu’à ce qu’ils meurent ou jusqu’à ce que l’on meure soi-même dans ce combat. En fait, le mot djihad signifie “lutte”. Le djihad a été défini en termes légaux par le fiqh [droit] islamique comme suit : Le djihad, c’est combattre tous ceux qui empêchent l’expansion de l’islam, ou combattre celui qui refuse d’adhérer à l’islam (basé sur la sourate 8, v.39 [ : « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition, et que le culte soit rendu à Dieu [Allah] en sa totalité. »]). Selon cette doctrine, si vous mourez dans la guerre sainte, vous n’avez même pas à passer par la tombe pour attendre le jugement ; vous entrez directement au paradis. […] Voilà pourquoi on voit certains musulmans quitter leur patrie pour aller combattre dans d’autres pays. Leur motivation est religieuse, ce qui est bien plus dangereux qu’une motivation politique. » Mark A. GABRIEL, Islam et terrorisme, Éditions Ourania, 2006, p.46-47. En effet, ce sont les textes fondateurs de la religion musulmane (le Coran et les paroles de Mahomet) qui ordonnent aux musulmans de faire la guerre aux non-musulmans. Voyons d’abord quelques-uns des ordres donnés par le Coran : « Le combat vous est prescrit [à vous, musulmans]. » Le Coran, sourate 2, v.216 (trad. de D. MASSON). « Ô Prophète [Mahomet] ! encourage les croyants [musulmans] au combat ! » Le Coran, sourate 8, v.65 (trad. de D. MASSON). « Légers ou lourds, élancez-vous au combat. Luttez avec vos biens et vos personnes, dans le chemin de Dieu [Allah]. » Le Coran, sourate 9, v.41 (trad. de D. MASSON). Selon le Coran, les musulmans doivent réellement combattre contre tous ceux qui refusent de devenir musulmans : « Dieu [Allah] a rempli sa promesse envers vous [musulmans] quand, avec sa permission, vous anéantissez vos ennemis. » Le Coran, sourate 3, v.152 (trad. de D. MASSON). « Ô vous qui croyez [musulmans] ! Combattez ceux des incrédules qui sont près de vous. Qu’ils vous trouvent durs. » Le Coran, sourate 9, v.123 (trad. D. MASSON). « Une fois passés les mois sacrés, tuez les incroyants où que vous les trouviez. Prenez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. » Le Coran, sourate 9, v.5 (trad. de Jean GROSJEAN). « Lorsque vous rencontrez des infidèles, eh bien ! tuez-les au point d’en faire un grand carnage, et serrez fort les entraves des captifs. » Le Coran, sourate 47, v.4 (trad. de KASIMIRSKI). Le Coran déclare d’ailleurs qu’Allah préfère les musulmans qui combattent et qu’Allah donnera à ces combattants la meilleure récompense : « Dieu [Allah] a acheté aux croyants [musulmans] leurs personnes et leurs biens pour leur donner le Paradis en échange. Ils combattent dans le chemin de Dieu [Allah] : ils tuent et ils sont tués. » Le Coran, sourate 9, v.111 (trad. de D. MASSON). « Nous accorderons une récompense sans limite à celui qui combat dans le chemin de Dieu [Allah], qu’il soit tué ou qu’il soit victorieux. » Le Coran, sourate 4, v.74 (trad. de D. MASSON). « Dieu [Allah] préfère ceux qui combattent avec leurs biens et leurs personnes à ceux qui s’abstiennent de combattre. Dieu [Allah] a promis à tous d’excellentes choses ; mais Dieu [Allah] préfère les combattants aux non-combattants, et il leur réserve une récompense sans limites. » Le Coran, sourate 4, v.95 (trad. de D. MASSON). « Ceux qui croient et émigrent et luttent de biens et de corps dans le sentier de Dieu [Allah] sont aux plus hauts rangs près de Dieu [Allah]. » Le Coran, sourate 9, v.20 (trad. de M. HAMIDULLAH). Comme pour confirmer le Coran, le prophète de l’islam Mahomet encourage lui aussi les musulmans à combattre en disant : « Sachez que le paradis est sous l’ombre de l’épée ». EL-BOKHARI,Les Traditions islamiques, titre 56, chap.22, tome 2, p.292. « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens tant qu’ils ne diraient pas qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah. » EL-BOKHARI, titre 96, chap.28, tome 4, p.577. « J’aimerais être tué dans la guerre sainte, puis être rappelé à la vie et tué encore, puis encore rappelé à la vie et encore tué. » EL-BOKHARI, titre 56, chap.7, tome 2, p.284-285. « Les bonnes œuvres ne sont, auprès de la guerre sainte, que comme un crachat dans une mer immense. » Rapporté par le théologien musulman GHAZALI (mort en 1111) et cité par J.-P. CHARNAY, Principes de stratégie arabe, Paris, L’Herne, 1984, p.56. « Il n’y a pas de monachisme (rahbâniyya) dans l’Islam. Le monachisme de cette communauté [musulmane] est la guerre sainte. » Cité par le grand islamologue hongrois, Ignaz GOLDZIHER (mort en 1921), Le dogme et la loi dans l’Islam, Paris, Geuthner/L’éclat, 2005 (2ème édition), p.117. Dans son célèbre Traité de Droit public, l’éminent juriste et théologien musulman Ibn Taymiya (1263-1328), rapporte, à ce sujet, deux paroles significatives de Mahomet : « Le Prophète (Mahomet) a dit aussi : Il y a au paradis cent degrés ; d’un degré à l’autre il y a la distance du ciel à la terre. Dieu les destine à ceux qui combattent pour sa cause. Le Prophète (Mahomet) a dit : Le meilleur de toutes choses, c’est l’islam ; le fondement de l’islam, c’est la prière ; le sommet de l’islam, le combat pour la cause de Dieu. » IBN TAYMIYA, cité par Edgard WEBER, L’islam sunnite traditionnel, Éditions Brepols (collection : Fils d’Abraham), 1993, p.60. C’est ainsi que les musulmans ont très rapidement divisé l’humanité en deux camps ennemis : d’un côté, les musulmans eux-mêmes et, de l’autre, les infidèles qui, malgré leurs différences de races et de religions, ne forment, en dehors de l’Islam, qu’un seul peuple de damnés. « Le jihâd [guerre sainte des musulmans] divise les peuples de la terre en deux groupes irréconciliables : 1) les Musulmans (habitants du dar al-islam, pays soumis à la loi islamique) ; 2) les Infidèles (habitants du dar al-harb, pays de la guerre) destinés à passer sous la juridiction islamique, soit par la conversion de leurs habitants, soit par la conquête armée. Le jihâd est l’état de guerre permanente ou d’hostilité du Musulman contre le dar al-harb, jusqu’à la soumission définitive des infidèles [non-musulmans] et la suprématie absolue de l’Islam sur le monde. » BAT YE’OR, Juifs et Chrétiens sous l’Islam, Paris, 1994, p.25. Actuellement, les islamistes, qui sont de plus en plus nombreux en Europe et dans le monde, continuent à croire fermement en une série de cinq prophéties que Mahomet aurait annoncées au sujet de la fin du monde. Voici ce que dit la quatrième de ces prophéties : « Allah va livrer ses ennemis à l’islam dans un dernier combat. Les Juifs et leurs alliés impies seront exterminés de la surface de la terre. On mettra sept mois à enterrer leurs cadavres. Allah remportera cette grande victoire par toutes sortes de fléaux : la guerre, la peste, la grêle, etc. La Palestine redeviendra la terre bénie de l’islam. Le monde deviendra un seul califat, soumis à la sainte loi d’Allah. Ceux qui refuseront de se convertir [à l’islam] disparaîtront. » Cité par Jean EZECHIEL, Les prophéties de l’islam, Éditions Alphée, France, 2006, p.141. Le djihad, guerre sainte au nom de l’islam, fait donc partie intégrante de la religion musulmane. Nous pouvons donc conclure par cette pensée : « Un Islam où la doctrine du jihâd n’existerait pas ne serait plus l’islam de Mahomet et du Coran. » F.M. PAREJA, Islamologie, Beyrouth, 1964, p.666.
Père Samuel
UBU

source libertyvox pere samuel p66

Islam et chrétiens d'Orient

L'auteur de ce texte, est lui-même un araméen né au Kurdistan.


Benoît XVI en Turquie, berceau de la chrétienté

Du mardi 28 novembre au vendredi 1er décembre 2006, le pape Benoît XVI a effectué une visite officielle en Turquie, un pays que les journalistes ont présenté comme une terre d’islam. Or jusqu’au XIe siècle, la Turquie qu’on appelait Asie Mineure, était un pays en majorité grec et entièrement chrétien ; il n’y avait alors pas un seul turc musulman. Saint Paul et saint Nicolas La Turquie a même été le premier pays christianisé de l’histoire. C’est là qu’ont eu lieu les huit premiers conciles œcuméniques de l’Église catholique. C’est également le pays de l’apôtre saint Paul, né à Tarse, et de saint Nicolas, le célèbre patron des écoliers, qui vécut à Myre, dans le sud du pays et qui participa au premier concile œcuménique, à Nicée (325), où on fixa le Credo catholique, chanté aujourd’hui encore par les chrétiens. L’Asie mineure, aujourd’hui la Turquie, est donc le berceau du christianisme, où se situent de nombreux lieux hautement symboliques pour les chrétiens : Antioche Antioche (aujourd’hui Antakya), ville dans laquelle, il y a près de deux mille ans d’après le Nouveau Testament (Actes des Apôtres, XI, 26), les premiers disciples du Christ ont reçu le nom de chrétiens. C’est aussi à Antioche, d’après la célèbre Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée (mort en 339), que saint Pierre, chef des Apôtres et premier pape, a fondé, avant de venir à Rome, la première Église de l’histoire. Antioche est ensuite devenue le siège du plus grand patriarcat de la chrétienté, après Rome et Alexandrie (Égypte). Cappadoce Dans le centre du pays, la région de Cappadoce a été l’un des plus importants foyers de rayonnement du christianisme. Trois des quatres grands docteurs de l’Église grecque sont originaires de cette région : saint Basile de Césarée, saint Grégoire de Nazianze et saint Grégoire de Nysse (IVe siècle), connus sous le nom de Pères cappadociens. La Cappadoce comptait des centaines d’églises et de monastères qui ont été pillés et saccagés par les envahisseurs musulmans. Aujourd’hui, il n’en reste plus que des ruines qui ne seront jamais restaurées puisqu’il est interdit de rénover ou de bâtir des églises en Turquie. Arméniens et Syriaques Ce qu’on appelle aujourd’hui la Turquie orientale était également une région chrétienne, peuplée d’Arméniens et de Syriaques, qui ont été persécutés pendant des siècles par les musulmans arabes, turcs et kurdes et qui ont subi un véritable génocide en 1915 (environ 2 millions de morts dont 1,5 million d’Arméniens et 500 000 Syriaques jacobites, nestoriens et chaldéens). Aujourd’hui, les chrétiens arméniens ont complètement disparu de Turquie orientale où ne subsistent que quelques Syriaques méprisés par les musulmans devenus majoritaires. Parmi les hauts lieux du christianisme en Turquie, Benoît XVI s’est rendu dans plusieurs villes qui, avant l’invasion du pays par les musulmans, étaient également grecques et chrétiennes : Ankara Le Pape s’est d’abord rendu à Ankara, la capitale de la Turquie. À sa descente d’avion, il a été accueillli assez froidement par le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, puis par le Diyanet Bashkani, chef du culte musulman, l’orgueilleux Ali Bardakoglu (nom qui, en turc, signifie bizarrement « fils du verre »), un véritable calife devant qui le Pape était comme un malheureux dhimmi (chrétien toléré mais pas libre en pays conquis par l’Islam). Anciennement Ancyre, Ankara était la capitale de la Galatie, région dont les premiers chrétiens avaient été convertis par l’apôtre saint Paul. Parmi les quatorze lettres (épîtres) de saint Paul mentionnées dans le Nouveau Testament, une est adressée aux Galates. Saint Paul y déclare notamment : « Plus de juif ni de grec, plus d’esclave ni d’homme libre, plus d’homme ni de femme : vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. » Épître de saint Paul aux Galates, 3, 28. Aujourd’hui, cette région, où saint Paul prêchait l’égalité entre les hommes, ne compte pratiquement plus aucun chrétien. Éphèse et Izmir Le Pape s’est ensuite rendu à Éphèse, située dans l’ouest du pays. C’est la ville où la sainte Vierge Marie, mère du Christ, a terminé sa vie, sous la protection de l’apôtre saint Jean. La maison de la Vierge, que l’on peut encore visiter aujourd’hui, est devenue une chapelle dans laquelle le pape Benoît XVI a célébré une messe, comme l’avait déjà fait avant lui le pape Jean-Paul II (1979). La première communauté chrétienne d’Éphèse, où s’est tenu le troisième concile œcuménique de l’Église (431), a été fondée, comme en Galatie, par l’apôtre saint Paul qui, alors qu’il était prisonnier à Rome (en 63), a adressé une de ses lettres aux fidèles de la ville : « Je vous exhorte, donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, à mener une vie digne de l’appel dont vous avez été appelés, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres par amour, vous efforçant de garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. » Épître de saint Paul aux Ephésiens, 4, 1-3. À quelques kilomètres d’Éphèse se trouve Izmir, ville autrefois appelée Smyrne, d’où saint Irénée est parti pour aller évangéliser la Gaule (France actuelle) et plus particulièrement la ville de Lyon où il est mort en 202. Comme la Galatie et la Cappadoce, Izmir et Éphèse ne comptent presque plus de chrétiens. Istanbul – Constantinople Le Pape s’est finalement rendu à Istanbul, la plus grande ville de Turquie, autrefois appelée Constantinople, du nom de son fondateur, l’empereur romain Constantin le Grand, converti au christianisme au IVe siècle. Constantinople était alors devenue le siège du plus grand patriarcat de la chrétienté après Rome, et avait accueilli quatre conciles œcuméniques (381, 553, 680 et 869-870). C’est donc à Istanbul que Benoît XVI a rencontré le patriarche grec orthodoxe de Constantinople, Bartholomée Ier, dans le but de faire l’unité entre les chrétiens des Églises catholique et orthodoxe. Mais, même si le Pape et le Patriarche se rencontrent, je ne crois pas que l’unité sera rétablie car la séparation existe depuis l’année 1054, c’est-à-dire depuis bientôt mille ans ! C’est à cette date, en effet, que le pape saint Léon IX avait excommunié le patriarche Michel Cérulaire : les deux légats (ambassadeurs) du pape, après avoir échoué dans leurs négociations avec le patriarche, avaient déposé la sentence d’excommunication sur l’autel principal de cette fameuse basilique Sainte-Sophie de Constantinople que le pape Benoît XVI a visitée. En fait Sainte-Sophie n’est plus une église depuis 1453, année où Constantinople, qui avait été la capitale de l’Empire byzantin (grec orthodoxe) pendant plus de mille ans, est tombée aux mains du sultan ottoman (turc musulman) Mehmet II Fatih (« le Conquérant »). Après avoir décapité le dernier empereur byzantin Constantin XI et montré sa tête aux Grecs terrorisés, Mehmet II a immédiatement transformé la basilique Sainte-Sophie en mosquée : Conquête de Constantinople Dans son livre La Force de la Raison, Oriana Fallaci décrit la chute de la ville, devenue Istanbul, en citant le chroniqueur et historien byzantin, Georges Phrantzes (1401-1478), loué pour son impartialité (P. LAROUSSE, Dictionnaire du XIXe siècle, t.XII, p.895). Auteur d’une chronique de Constantinople, Phrantzes a été le témoin oculaire de la prise de la ville par les musulmans : « Les habitants [grecs chrétiens] qui, à la tombée du soir, pendant que Mehmet II fait tirer au canon sur les murs de [Constantinople], se réfugient dans la cathédrale de Sainte-Sophie et se mettent à chanter les psaumes, à invoquer la miséricorde divine. Le patriarche [orthodoxe] qui, à la lumière des cierges, célèbre la dernière messe, et pour redonner courage aux plus terrifiés, crie : “N’ayez pas peur ! Demain, vous serez au Royaume Céleste, et vos noms survivront jusqu’à la nuit des temps !” Les enfants [chrétiens] qui pleurent, les mamans qui sanglotent : “Tais-toi, mon enfant, tais-toi ! Nous mourons pour notre foi en Jésus Christ ! Nous mourons pour notre empereur Constantin XI [dernier empereur chrétien byzantin décapité en 1453 par les envahisseurs musulmans], pour notre patrie !” Les troupes ottomanes [musulmanes] qui, battant les tambours, entrent par les brèches des murs croulants, renversent les défenseurs génois et vénitiens et espagnols, les massacrent tous à coups de cimeterre [sabre oriental à lame large et recourbée], puis font irruption dans la cathédrale et décapitent même les nouveau-nés. Avec leurs petites têtes, ils éteignent les cierges… Le carnage dura de l’aube à l’après-midi. Il cessa seulement au moment où le Grand Vizir [premier ministre du sultan musulman ottoman] monta sur la chaire de [la basilique orthodoxe] Sainte-Sophie et dit aux massacreurs [musulmans] : “Reposez-vous. Maintenant, ce temple appartient à Allah” [Sainte-Sophie est alors devenue une mosquée]. Pendant ce temps, la ville [de Constantinople] brûlait. La soldatesque [musulmane] crucifiait et empalait [les chrétiens]. Les janissaires violentaient et égorgeaient les religieuses (quatre mille en quelques heures), ou enchaînaient les survivants pour les vendre au marché [aux esclaves] d’Ankara [actuelle capitale de la Turquie]. » O. FALLACI, La Force de la Raison, Éditions du Rocher, 2004, p.40-41. En se rendant en Turquie, Benoît XVI n’a donc pas visité un pays musulman mais il a fait un pèlerinage aux sources du christianisme dans une des premières régions christianisées au monde qui, comme tous les pays chrétiens du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jérusalem, Jordanie, Égypte) et d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc), a été envahie par les musulmans et islamisée par la force. Par conséquent, même si Benoît XVI est allé se recueillir dans la Mosquée bleue d’Istanbul, je ne crois pas en l’amitié entre chrétiens et musulmans qui est d’ailleurs strictement interdite par le Coran, livre sacré des musulmans : « O croyants [musulmans] ! ne prenez point pour amis (maîtres, patrons, bienfaiteurs, protecteurs, associés, camarades), les juifs et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui les prendra pour amis finira par leur ressembler, et Dieu [Allah] ne sera point le guide des pervers. » Le Coran, sourate 5, v.56/51 (trad. de KASIMIRSKI). Conformément à ce verset du Coran, les juifs et les chrétiens ne sont que des pervers pour les musulmans. Une amitié véritable est donc impossible.

Père Samuel
UBU

Islam et liberté religieuse

I

« Pas de contrainte en religion » Les musulmans, par ruse, et les intellectuels occidentaux pro-musulmans, par naïveté et par ignorance, citent fréquemment un verset coranique qui montre combien l’islam est soi-disant tolérant et que le philosophe et psychanalyste français Daniel Sibony présente en ces termes : « Venons-en à ce [verset] (sourate 2, v.256) : “Pas de contrainte en religion”. Le propos sonne bizarrement vu que le monde islamique s’est formé par la conquête et par la force. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.69. En effet, le verset qui déclare : « Pas de contrainte en religion », ne signifie pas que le Coran favorise la liberté religieuse. Quand le Coran parle de religion, c’est de l’islam qu’il s’agit et uniquement de l’islam. Rappelons-nous cet autre verset coranique : « La religion aux yeux d’Allah est l’Islam. » Le Coran, sourate 3, v.17/19 (trad. de R. BLACHERE). Apostasie punie de mort Le verset « Pas de contrainte en religion » signifie donc qu’on ne peut pas empêcher quelqu’un de se convertir à l’islam ni contraindre un musulman à quitter l’islam. Quitter l’islam pour se convertir à une autre religion est de toute façon strictement interdit, sous peine de mort, conformément à cette parole de Mahomet qui a dit : « Quiconque change pour une autre la vraie religion [l’islam selon Mahomet], qu’on le tue ! » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 56, chap.149, t.2, p.352. L’apostasie est également punie de mort par le Coran : « S’ils apostasient, appréhendez-les et tuez-les partout où que vous les trouviez. Ne choisissez parmi eux ni ami ni auxiliaire. » Le Coran, sourate 4, v.89 (trad. de S.H. BOUBAKEUR, père et prédécesseur de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris). Pour expliquer plus amplement le verset « Pas de contrainte en religion », nous allons citer le commentaire donné par Joseph BOSSHARD dans le livre Enquêtes sur l’islam, publié chez Desclée de Brouwer (2004) en collaboration avec A.-M. DELCAMBRE, docteur d’État en droit et en civilisation islamique et professeur d’arabe littéraire : « Cette citation [Pas de contrainte en religion], tirée du verset 257/256 de la sourate 2 est sans doute devenue aujourd’hui la plus célèbre du Coran, puisque très médiatisée, dans la presse, à la radio, à la télévision [même le pape Benoît XVI a cité ce verset, dans son fameux discours de Ratisbonne, le 12 septembre 2006]. Il importe ici de la prendre en compte et d’en percevoir le sens réel. Lorsqu’elle est citée, cette phrase est toujours sortie de son contexte, pour promouvoir l’idée que l’islam, à l’instar de Vatican II, prônerait la liberté religieuse et lui donnerait même force de loi. Or, une telle perception ne résiste pas à l’examen scrupuleux du texte [coranique]. Si en effet, le sens de ce verset était d’inciter à la liberté religieuse – ne contraignez pas les gens en matière religieuse ! –, alors pourquoi, dans la même sourate 2, juste auparavant (versets 193 et 216), puis plus encore dans les sourates considérées comme postérieures, rencontre-t-on tant d’appels à lancer la guerre contre les païens, les juifs et les chrétiens en vertu de ce qu’ils n’adhèrent pas à l’islam ? Comment comprendre alors cette fameuse formule sur la contrainte en religion, puisque tant de versets coraniques appellent à contrainte en matière religieuse ? » Joseph BOSSHARD, « Le Coran face au commandement “Tu ne tueras point” », dans Enquêtes sur l’islam, p.167. Voici quelques-uns des versets coraniques évoqués par Joseph Bosshard : « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition [révolte] et que le culte de Dieu [Allah] soit rétabli. » Le Coran, sourate 2, v.193 (trad. de D. MASSON). « On vous a prescrit la guerre [à vous, musulmans] ». Le Coran, sourate 2, v.216 (trad. de Si Hamza BOUBAKEUR). « Tuez ceux qui ne croient pas en Allah ni au Dernier Jour [ça, c’est pour les athées, francs maçons et libres penseurs], et qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son Apôtre [Mahomet] ont interdit [ça, c’est pour tous ceux qui notamment consomment du vin et mangent de la viande de porc], et quiconque ne pratique pas la religion de la vérité [c’est-à-dire l’islam, selon le Coran], parmi ceux qui ont reçu le Livre [ça, ce sont les juifs et les chrétiens] jusqu’à ce qu’ils aient payé le tribut de leurs (propres) mains et qu’ils soient humiliés [en étant frappés et insultés]. » Le Coran, sourate 9, v.29 (trad. d’É. MONTET, ancien recteur de l’université de Genève - Suisse). Reprenons le raisonnement de J. BOSSHARD sur le verset « Pas de contrainte en religion ! » : « Selon [l’islamologue] Dominique Urvoy (Les penseurs libres dans l’Islam classique, Albin Michel, 1996, p.25), cette exclamation n’a jamais signifié un appel à la tolérance : “Le verset lui-même ne fait référence qu’au droit des non-musulmans à embrasser l’islam sans qu’on les en empêche. Et c’est bien comme cela qu’il a toujours été compris, du moins dans l’ordre de la pratique.” La suite du verset – “celui qui est infidèle aux idoles et croit en Dieu [Allah] s’est saisi de l’anse la plus solide et sans fêlure” – montre que c’est d’islam dont il est question […] : c’est à l’islam qu’il ne faut empêcher quiconque de se convertir. » Joseph BOSSHARD, dans Enquêtes sur l’islam, p.167-168. Conversions forcées à l’islam Contrairement à ce qu’on nous fait croire, le Coran incite donc les musulmans à convertir les non-musulmans par la force à l’islam : « Vous les combattrez [les infidèles] ou bien ils se convertiront à l’Islam. » Le Coran, sourate 48, v.16 (trad. de R. BLACHERE). « Ne te soumets donc pas aux incrédules [non-musulmans] ; lutte contre eux avec force au moyen du Coran. » Le Coran, sourate 25, v.52/54 (trad. de D. MASSON). « Combattez-les [les non-musulmans] jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition, et que le culte soit rendu à Dieu [Allah] en sa totalité. » Le Coran, sourate 8, v.40/39 (trad. de D. MASSON). « Ô Prophète [Mahomet] ! excite les croyants [musulmans] au combat Vingt braves d’entre eux terrasseront deux cents infidèles [non-musulmans]. Cent en mettront mille en fuite, parce que les infidèles [non-musulmans] n’ont point de sagesse. » Le Coran, sourate 8, v.66/65 (trad. de KASIMIRSKI). « Ô croyants [musulmans] ! Combattez les infidèles [non-musulmans] qui vous avoisinent ; qu’ils vous trouvent toujours sévères à leur égard. Sachez que Dieu [Allah] est avec ceux qui le craignent. » Le Coran, sourate 9, v.124/123 (trad. de KASIMIRSKI). Application des versets coraniques Ces différents versets ont été appliqués à de nombreuses reprises par les musulmans. Nous ne citerons ici que quelques exemples de conversions forcées à l’islam ordonnées par des califes (successeurs de Mahomet) : • « Le gouverneur de Mésopotamie sous le règne de ‘Abd al-Malik [calife omeyyade, 685-705] envoya à la mort Ma’ad, chef des Banu Taglib [tribu chrétienne], parce qu’il refusait d’abjurer le Christianisme. Al-Walid b. ‘Abd al-Malik [calife omeyyade, 705-715] fit la même tentative sur le successeur de Ma’ad, Sam’ala b. ‘Amir, mais sans résultat. Sam’ala fut alors envoyé au supplice. Le bourreau [musulman] lui coupa un morceau de la jambe, le fit rôtir et le lui donna à manger […]. • Ce fut ‘Umar b. ‘Abd al-Aziz [calife omeyyade, 717-720] qui, le premier, donna une forte impulsion au mouvement de conversion en instituant les signes distinctifs [et discriminatoires sur les non-musulmans], en congédiant les fonctionnaires dhimmis [juifs et chrétiens des pays conquis par l’Islam, tolérés mais pas libres] et en accordant des exemptions fiscales à ceux qui embrassaient la foi du Prophète [Mahomet]. • Selon [le savant chrétien jacobite, mort en 1286] Bar Hebraeus, en 779, le calife [abbasside] Mahdi [775-785] obligea les Tanuhites chrétiens qui vivaient dans la région d’Alep [Syrie] à embrasser l’Islam. Cinq mille hommes apostasièrent. Un seul Tanuhite qui répondait au nom de Laït préféra le martyre. • Lorsqu’en 785, Idris [fondateur de la dynastie musulmane des Idrissides, mort en 791] eut établi sa domination dans le Maghreb, il obligea les Berbères, pour la plupart Juifs et Chrétiens, à embrasser l’Islam bon gré mal gré. » A. FATTAL, Le Statut légal des non-musulmans en pays d’Islam, p.171. Au vu de tout ce qui précède, que les musulmans et les intellectuels européens d’occasion cessent de citer le verset du Coran « Pas de contrainte en religion » comme un exemple de tolérance. Qu’ils arrêtent de tromper les Européens.

II
« Pas de contrainte en religion » Les musulmans, par ruse, et les intellectuels occidentaux pro-musulmans, par naïveté et par ignorance, citent fréquemment un verset coranique qui montre combien l’islam est soi-disant tolérant et que le philosophe et psychanalyste français Daniel Sibony présente en ces termes : « Venons-en à ce [verset] (sourate 2, v.256) : “Pas de contrainte en religion”. Le propos sonne bizarrement vu que le monde islamique s’est formé par la conquête et par la force. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.69. En effet, le verset qui déclare : « Pas de contrainte en religion », ne signifie pas que le Coran favorise la liberté religieuse. Quand le Coran parle de religion, c’est de l’islam qu’il s’agit et uniquement de l’islam. Rappelons-nous cet autre verset coranique : « La religion aux yeux d’Allah est l’Islam. » Le Coran, sourate 3, v.17/19 (trad. de R. BLACHERE). Apostasie punie de mort Le verset « Pas de contrainte en religion » signifie donc qu’on ne peut pas empêcher quelqu’un de se convertir à l’islam ni contraindre un musulman à quitter l’islam. Quitter l’islam pour se convertir à une autre religion est de toute façon strictement interdit, sous peine de mort, conformément à cette parole de Mahomet qui a dit : « Quiconque change pour une autre la vraie religion [l’islam selon Mahomet], qu’on le tue ! » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 56, chap.149, t.2, p.352. L’apostasie est également punie de mort par le Coran : « S’ils apostasient, appréhendez-les et tuez-les partout où que vous les trouviez. Ne choisissez parmi eux ni ami ni auxiliaire. » Le Coran, sourate 4, v.89 (trad. de S.H. BOUBAKEUR, père et prédécesseur de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris). Pour expliquer plus amplement le verset « Pas de contrainte en religion », nous allons citer le commentaire donné par Joseph BOSSHARD dans le livre Enquêtes sur l’islam, publié chez Desclée de Brouwer (2004) en collaboration avec A.-M. DELCAMBRE, docteur d’État en droit et en civilisation islamique et professeur d’arabe littéraire : « Cette citation [Pas de contrainte en religion], tirée du verset 257/256 de la sourate 2 est sans doute devenue aujourd’hui la plus célèbre du Coran, puisque très médiatisée, dans la presse, à la radio, à la télévision [même le pape Benoît XVI a cité ce verset, dans son fameux discours de Ratisbonne, le 12 septembre 2006]. Il importe ici de la prendre en compte et d’en percevoir le sens réel. Lorsqu’elle est citée, cette phrase est toujours sortie de son contexte, pour promouvoir l’idée que l’islam, à l’instar de Vatican II, prônerait la liberté religieuse et lui donnerait même force de loi. Or, une telle perception ne résiste pas à l’examen scrupuleux du texte [coranique]. Si en effet, le sens de ce verset était d’inciter à la liberté religieuse – ne contraignez pas les gens en matière religieuse ! –, alors pourquoi, dans la même sourate 2, juste auparavant (versets 193 et 216), puis plus encore dans les sourates considérées comme postérieures, rencontre-t-on tant d’appels à lancer la guerre contre les païens, les juifs et les chrétiens en vertu de ce qu’ils n’adhèrent pas à l’islam ? Comment comprendre alors cette fameuse formule sur la contrainte en religion, puisque tant de versets coraniques appellent à contrainte en matière religieuse ? » Joseph BOSSHARD, « Le Coran face au commandement “Tu ne tueras point” », dans Enquêtes sur l’islam, p.167. Voici quelques-uns des versets coraniques évoqués par Joseph Bosshard : « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition [révolte] et que le culte de Dieu [Allah] soit rétabli. » Le Coran, sourate 2, v.193 (trad. de D. MASSON). « On vous a prescrit la guerre [à vous, musulmans] ». Le Coran, sourate 2, v.216 (trad. de Si Hamza BOUBAKEUR). « Tuez ceux qui ne croient pas en Allah ni au Dernier Jour [ça, c’est pour les athées, francs maçons et libres penseurs], et qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son Apôtre [Mahomet] ont interdit [ça, c’est pour tous ceux qui notamment consomment du vin et mangent de la viande de porc], et quiconque ne pratique pas la religion de la vérité [c’est-à-dire l’islam, selon le Coran], parmi ceux qui ont reçu le Livre [ça, ce sont les juifs et les chrétiens] jusqu’à ce qu’ils aient payé le tribut de leurs (propres) mains et qu’ils soient humiliés [en étant frappés et insultés]. » Le Coran, sourate 9, v.29 (trad. d’É. MONTET, ancien recteur de l’université de Genève - Suisse). Reprenons le raisonnement de J. BOSSHARD sur le verset « Pas de contrainte en religion ! » : « Selon [l’islamologue] Dominique Urvoy (Les penseurs libres dans l’Islam classique, Albin Michel, 1996, p.25), cette exclamation n’a jamais signifié un appel à la tolérance : “Le verset lui-même ne fait référence qu’au droit des non-musulmans à embrasser l’islam sans qu’on les en empêche. Et c’est bien comme cela qu’il a toujours été compris, du moins dans l’ordre de la pratique.” La suite du verset – “celui qui est infidèle aux idoles et croit en Dieu [Allah] s’est saisi de l’anse la plus solide et sans fêlure” – montre que c’est d’islam dont il est question […] : c’est à l’islam qu’il ne faut empêcher quiconque de se convertir. » Joseph BOSSHARD, dans Enquêtes sur l’islam, p.167-168. Conversions forcées à l’islam Contrairement à ce qu’on nous fait croire, le Coran incite donc les musulmans à convertir les non-musulmans par la force à l’islam : « Vous les combattrez [les infidèles] ou bien ils se convertiront à l’Islam. » Le Coran, sourate 48, v.16 (trad. de R. BLACHERE). « Ne te soumets donc pas aux incrédules [non-musulmans] ; lutte contre eux avec force au moyen du Coran. » Le Coran, sourate 25, v.52/54 (trad. de D. MASSON). « Combattez-les [les non-musulmans] jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition, et que le culte soit rendu à Dieu [Allah] en sa totalité. » Le Coran, sourate 8, v.40/39 (trad. de D. MASSON). « Ô Prophète [Mahomet] ! excite les croyants [musulmans] au combat Vingt braves d’entre eux terrasseront deux cents infidèles [non-musulmans]. Cent en mettront mille en fuite, parce que les infidèles [non-musulmans] n’ont point de sagesse. » Le Coran, sourate 8, v.66/65 (trad. de KASIMIRSKI). « Ô croyants [musulmans] ! Combattez les infidèles [non-musulmans] qui vous avoisinent ; qu’ils vous trouvent toujours sévères à leur égard. Sachez que Dieu [Allah] est avec ceux qui le craignent. » Le Coran, sourate 9, v.124/123 (trad. de KASIMIRSKI). Application des versets coraniques Ces différents versets ont été appliqués à de nombreuses reprises par les musulmans. Nous ne citerons ici que quelques exemples de conversions forcées à l’islam ordonnées par des califes (successeurs de Mahomet) : • « Le gouverneur de Mésopotamie sous le règne de ‘Abd al-Malik [calife omeyyade, 685-705] envoya à la mort Ma’ad, chef des Banu Taglib [tribu chrétienne], parce qu’il refusait d’abjurer le Christianisme. Al-Walid b. ‘Abd al-Malik [calife omeyyade, 705-715] fit la même tentative sur le successeur de Ma’ad, Sam’ala b. ‘Amir, mais sans résultat. Sam’ala fut alors envoyé au supplice. Le bourreau [musulman] lui coupa un morceau de la jambe, le fit rôtir et le lui donna à manger […]. • Ce fut ‘Umar b. ‘Abd al-Aziz [calife omeyyade, 717-720] qui, le premier, donna une forte impulsion au mouvement de conversion en instituant les signes distinctifs [et discriminatoires sur les non-musulmans], en congédiant les fonctionnaires dhimmis [juifs et chrétiens des pays conquis par l’Islam, tolérés mais pas libres] et en accordant des exemptions fiscales à ceux qui embrassaient la foi du Prophète [Mahomet]. • Selon [le savant chrétien jacobite, mort en 1286] Bar Hebraeus, en 779, le calife [abbasside] Mahdi [775-785] obligea les Tanuhites chrétiens qui vivaient dans la région d’Alep [Syrie] à embrasser l’Islam. Cinq mille hommes apostasièrent. Un seul Tanuhite qui répondait au nom de Laït préféra le martyre. • Lorsqu’en 785, Idris [fondateur de la dynastie musulmane des Idrissides, mort en 791] eut établi sa domination dans le Maghreb, il obligea les Berbères, pour la plupart Juifs et Chrétiens, à embrasser l’Islam bon gré mal gré. » A. FATTAL, Le Statut légal des non-musulmans en pays d’Islam, p.171. Au vu de tout ce qui précède, que les musulmans et les intellectuels européens d’occasion cessent de citer le verset du Coran « Pas de contrainte en religion » comme un exemple de tolérance. Qu’ils arrêtent de tromper les Européens.

L'islam et les autres peuples et religions

I

Double langage du Coran

Depuis des années, à chaque fois que des musulmans commettent des attentats quelque part dans le monde au nom d’Allah et de l’islam, de nombreux islamologues et intellectuels pro-musulmans nous répètent que les actes de violence et de terrorisme ne sont pas conformes à l’islam et que l’islam est une religion de paix, d’amour et de tolérance. Pour prouver qu’ils ont raison, ils citent tous à chaque fois et sans aucune analyse, les rares versets du Coran qui semblent donner à l’islam l’image d’une religion pacifique, tolérante et charitable. Or quand on lit le Coran attentivement, on se rend compte de deux choses : 1. Les versets habituellement présentés comme tolérants contiennent des mots et des expressions qui donnent à ces versets un double sens. 2. Le Coran contient un bien plus grand nombre de versets qui appellent ouvertement à détester, à combattre et à tuer tous ceux qui ne veulent pas devenir musulmans. Ces versets de haine tellement nombreux abrogent, c’est-à-dire annulent, les versets soi-disant tolérants. Au cours de cette analyse, nous allons voir que le Coran adopte continuellement envers les non-musulmans un double langage, à l’instar de Mahomet, le prophète fondateur de l’islam, qui s’est comporté sagement, tant qu’il était faible, et qui, une fois devenu fort, s’est montré cruel et impitoyable. Voici un premier exemple de double langage du Coran. Un verset recommande apparemment aux musulmans d’être bienveillants envers les juifs et les chrétiens : « Ne discute avec les gens du Livre [juifs et chrétiens] que de la manière la plus courtoise. – Sauf avec ceux d’entre eux qui sont injustes – Dites : “Nous croyons à ce qui est descendu vers nous [le Coran] et à ce qui descendu vers vous [la Bible]. Notre Dieu qui est votre Dieu est unique et nous lui sommes soumis”. » Le Coran, sourate 29, v.46 (trad. de D. MASSON). Or dans un autre verset, le Coran ordonne carrément de combattre et de tuer les juifs, les chrétiens et les athées : « Tuez ceux qui ne croient pas en Allah ni au Dernier Jour [ça, c’est pour les athées, francs maçons et libres penseurs], et qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son Apôtre [Mahomet] ont interdit [ça, c’est pour tous ceux qui notamment boivent du vin et mangent de la viande de porc], et quiconque ne pratique pas la religion de la vérité [c’est-à-dire l’islam, selon le Coran], parmi ceux qui ont reçu le Livre [ça, ce sont les juifs et les chrétiens] jusqu’à ce qu’ils aient payé le tribut [l’impôt] de leurs propres mains et qu’ils soient humiliés [c’est-à-dire en étant frappés et insultés]. » Le Coran, sourate 9, v.29 (trad. d’É. MONTET). Voici un autre exemple de double langage coranique : « Ceux qui ont cru, ceux qui suivent la religion juive, les chrétiens, les sabéens [ancien peuple du Proche-Orient, adorateurs des étoiles] et quiconque aura cru en Dieu et au jour dernier, et qui aura pratiqué le bien, tous ceux-là recevront une récompense de leur Seigneur ; la crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés. » Le Coran, sourate 2, v.59 (trad. de KASIMIRSKI). À propos de ce verset coranique apparemment tolérant, le diplomate et traducteur du Coran, Kasimirski, donne un commentaire très intéressant : « On a voulu conclure des paroles de ce verset que les hommes de toute religion pouvaient être sauvés, pourvu qu’ils reconnaissent l’existence d’un seul Dieu et pratiquent les bonnes œuvres ; mais le sentiment unanime des commentateurs s’oppose à cette interprétation, d’autant plus que le verset 79 de la sourate 3 abroge celui-ci en mettant la profession de l’Islam pour condition indispensable du salut. » Voici le verset 79 (ou 85) de la sourate 3, dont parle Kasimirski : « Quiconque recherche une religion autre que l’Islam, cela ne sera pas accepté de lui et il sera, dans la Vie Dernière, parmi les Perdants. » Le Coran, sourate 3, v.79/85 (trad. de R. BLACHERE). Voilà le double langage du Coran : nous lisons, sur une page, des versets apparemment pacifiques et tolérants qui, sur une autre page, sont contredits et annulés par des versets franchement intolérants. Ségrégation antijuive dans les pays musulmans Dans un livre écrit avec avec Dalil BOUBAKEUR et Pierre LAMBERT (Le choc des religions. Juifs, chrétiens, musulmans, la coexistence est-elle possible ?, Paris, Presse de la Renaissance, 2004), le psychanalyste français d’origine juive, Daniel Sibony, qui est aussi docteur d’État en mathématiques et en philosophie, fait remarquer que les juifs vivant dans les pays musulmans ont été humiliés de tout temps, y compris au XXe siècle : « Dans certains pays arabes, en plein XXe siècle, avant que les Juifs ne soient obligés de partir, ils portaient sur leur carte d’identité le terme moussaouï, qui veut dire “adepte de Moussa (Moïse)”. C’était comme un signe distinctif [et discriminatoire]. De fait, on n’est pas vraiment musulman si l’on est adepte de Moïse sans l’être de Mahomet […]. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.27. Aujourd’hui encore, dans un pays musulman soi-disant laïque comme la Turquie, la religion est mentionnée sur la carte d’identité. Le but de cette mention est de défavoriser les petites minorités rescapées juives et chrétiennes dans leurs rapports avec l’administration turque qui peut ainsi, par exemple, freiner l’avancement de leurs différents dossiers ou empêcher leur nomination à des emplois publics, fût-ce même un poste de simple ouvrier dans une administration locale. C’est la forme moderne de discrimination pour les juifs et les chrétiens à laquelle on peut encore ajouter cette autre mesure discriminatoire : aujourd’hui encore, en Turquie, il est strictement interdit de bâtir une nouvelle église. Au Moyen Âge, en Égypte, le calife musulman fatimide al-Hakim (996-1021), qui avait fait détruire 30 000 églises dont le Saint-Sépulcre à Jérusalem, a imposé un signe discriminatoire plus visible : « aux chrétiens le port d’une longue croix et aux juifs celui d’un bloc de bois taillé en forme de tête de bœuf en souvenir du veau d’or » (Michel ABITBOL, Le passé d’une discorde. Juifs et Arabes depuis le VIIe siècle, Perrin, 2003, p.51). Ce mépris permanent qu’ont les musulmans pour les juifs et les chrétiens tient au fait que le Coran, livre sacré des musulmans, les insulte en les considérant, notamment, comme des pervers : « Ô croyants [musulmans] ! ne prenez point pour awliya (amis, maître, patron, bienfaiteur, protecteur, associé, camarade) les juifs et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui les prendra pour amis finira par leur ressembler, et Dieu [Allah] ne sera point le guide des pervers. » Le Coran, sourate 5, v.56/51 (trad. de KASIMIRSKI) ; Les juifs, minorité méprisée par les musulmans Dans les pays musulmans, les minorités juives ont été tolérées (mais toujours méprisées) aussi longtemps que les juifs vivaient sans avoir un État souverain, un pays bien à eux, c’est-à-dire tant qu’ils constituaient un peuple errant et donc méprisable aux yeux du monde musulman. C’est pourquoi à partir du moment où ils ont fondé, en 1948, l’État d’Israël, les juifs n’ont plus été tolérés en pays d’Islam : « Ceux qui refusent le message de Mahomet parce qu’ils n’en voient pas la nouveauté, ceux qui refusent de “se soumettre” sont des “insoumis”. Et le Coran appelle à les combattre. Il est vrai que de nos jours certains musulmans éclairés s’efforcent de tordre le Texte coranique pour montrer qu’il n’en est rien : qu’on peut être un kafir (un mécréant) et être toléré par l’islam. C’est d’ailleurs vrai, si l’on ne prétend à aucune souveraineté [indépendance] : les communautés juives furent tolérées en terre d’islam dès lors qu’elles acceptaient une tenue distinctive, plutôt humiliante [et discriminatoire], un impôt spécial qui pouvait être assez lourd, et le renoncement à toute idée de souveraineté, même si les meilleurs d’entre eux [juifs], isolément, purent devenir des conseillers du pouvoir [musulman qui, pour une simple question d’intérêt, profitait des compétences de certains juifs]. Mais dès qu’il s’est agi de souveraineté, avec la résurgence de l’État hébreu [Israël], presque tous les Juifs des terres d’islam ont dû partir. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.28-29. En effet, dans les années qui ont suivi l’indépendance de l’État d’Israël (1948), tous les juifs établis depuis des siècles voire des millénaires dans les pays conquis bien après par l’Islam, ont dû fuir soit en Israël, soit dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord c’est-à-dire des pays de tradition chrétienne. Un journaliste arabe bénit Hitler Le retour des juifs dans les différents pays du monde arabo-musulman est impensable quand on voit la haine permanente des musulmans contre les juifs. Voyez par exemple ce qu’écrivait l’éditorialiste d’un grand journal Égyptien en 2001 : « Grâce à Hitler, bénie soit sa mémoire, qui, au nom des Palestiniens, les a vengés par avance, contre les criminels les plus vils sur la surface de la terre. Bien que nous ayons regretté que sa vengeance n’ait pas été suffisante. » Ahmad RAAB, dans Al-Akhbar, 18 avril 2001, cité par Yves AZEROUAL, A-t-on le droit de défendre Israël ?, Hachette-Littératures, 2004, p.49. Si un journaliste belge avait parlé comme cela, qu’auraient dit le MRAX et le Centre pour l’égalité des chances ?
Père Samuel
UBU

II

Juifs et chrétiens maudits par le Coran Le monde musulman ne peut pas avoir du respect pour les religions des non-musulmans car selon le Coran, livre sacré des musulmans, la seule vraie religion est l’islam : « La religion aux yeux d’Allah est l’Islam. » Le Coran, sourate 3, v.17/19 (trad. de R. BLACHERE). Le Coran maudit les juifs Le Coran prétend confirmer la Bible et les Évangiles mais il maudit les juifs et les chrétiens et leur reproche d’avoir falsifié leurs livres sacrés : « Pour avoir violé leur pacte avec le Seigneur, rejeté ses preuves manifestes, mis injustement à mort ses messagers, pour avoir soutenu que leurs cœurs étaient insensibles, alors que c’est Dieu qui les avait scellés pour prix de leur impiété, pour toutes ces raisons, nous les avons maudits [les juifs], et rares sont ceux, parmi eux [les juifs], qui ont la foi. » Le Coran, sourate 4, v.155 (trad. de Sadok MAZIGH). « Maudits, quelque part qu’ils [les juifs] soient acculés, ils seront pris et tués sans pitié. » Le Coran, sourate 33, v.61 (trad. de R. BLACHERE). Le philosophe français d’origine juive, Daniel Sibony, observe ensuite que la malédiction lancée par le Coran sur les juifs, n’est pas une malédiction temporaire mais définitive : « Ainsi, et c’est le trait spécifique, le Coran pose que le Dieu de la Bible, devenu Allah, a maudit le peuple juif jusqu’au jour du Jugement. Il ne veut plus en entendre parler, il rompt l’Ancienne Alliance. […] Le Coran fait donc un arrêt sur image : il ne retient que les paroles mauvaises de Dieu envers le peuple d’Israël, et les ponctue de malédictions, prises d’ailleurs dans la Bible juive, mais qu’il rend définitives. » Daniel SIBONY, Le choc des religions. Juifs, chrétiens, musulmans, la coexistence est-elle possible ?, Paris, Presse de la Renaissance, 2004, p.33. Les musulmans croient fermement qu’ils doivent combattre les juifs jusqu’au jour du Jugement dernier, car le prophète arabo-musulman, Mahomet, a dit : « Vous combattrez les Juifs au point que si l’un d’eux se cache derrière une pierre, la pierre dira : [Musulman !] voilà un Juif derrière moi, tue-le. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 56, chap.94, t.2, p.322. Pour tout musulman, il est donc indispensable d’exterminer les juifs jusqu’au dernier pour qu’arrive la fin du monde et, selon les musulmans, le triomphe final de l’Islam. Pour les musulmans, il est donc également indispensable que l’État d’Israël soit rayé de la carte, ainsi que le déclarait notamment Saïd Ramadan, père de Tariq Ramadan, dans une revue musulmane publiée à Genève (Suisse) : « L’État d’Israël n’a pas seulement été créé par hasard. Nous [musulmans] sommes convaincus qu’il s’agit plutôt d’une incarnation de la pensée de l’enfer, un mélange né de la rencontre entre le Sionisme cupide, issu du Talmud falsifié et de la Tora falsifiée […], et de l’esprit des Croisés [chrétiens], inspiré par la jalousie et qui a tant de motifs de colère envers l’islam. C’est pourquoi nous sommes convaincus que ce plan idéologique élaboré doit être contré par un plan idéologique tout aussi élaboré, et qu’il faut répondre à ses attaques idéologiques, à sa guerre idéologique, par une guerre idéologique. Ce système de croyance doit être combattu par un système de croyance. La victoire ira au plus fort. Selon nous [musulmans], ce difforme enfant trouvé [l’État d’Israël] ne peut être écrasé qu’avec l’arme du dogme religieux et de la foi. Et quel système de croyance est plus fort, et mieux à même d’écraser la juiverie et la croisade que l’islam ? » Saïd RAMADAN, El-Muslimoun, Genève, septembre 1964, cité par Sylvain BESSON, La conquête de l’Occident, Seuil, 2005, p.58. Le Coran attaque les chrétiens Dans le même temps, Daniel Sibony remarque que le Coran maudit également les chrétiens, accusés injustement d’adorer trois dieux, c’est-à-dire la Trinité qui est en fait un seul Dieu en trois personnes (Père, Fils et Saint-Esprit) : « Ainsi, et c’est le trait spécifique, le Coran pose que le Dieu de la Bible, devenu Allah, a maudit le peuple juif jusqu’au jour du Jugement. Il ne veut plus en entendre parler, il rompt l’Ancienne Alliance. La nouvelle aussi [c’est-à-dire l’Évangile], avec les chrétiens, puisque ceux-ci ont la “bêtise” [selon les musulmans] de croire que Dieu peut coucher avec une femme et avoir d’elle un Fils. Toute l’élaboration chrétienne sur le devenir humain de Dieu est réduite dans le Coran à une pure idolâtrie : prendre Jésus pour Dieu. Il est vrai que, là encore, des musulmans éclairés s’efforcent, à des fins prosélytes, de montrer que la formule qui ouvre les sourates du Coran (Bismillah irahmane irahim) et qui signifie : “Au nom d’Allah qui fait miséricorde”, que cette formule, ayant trois mots, est une façon d’honorer la Trinité, donc de l’englober. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.33. Voilà encore une ruse de la part des commentateurs musulmans soi-disant « éclairés » qui veulent nous faire croire que le Coran accepte d’une certaine manière la Trinité alors qu’il la rejette et la condamne catégoriquement : « [Les chrétiens] disent : “Dieu s’est donné un fils.” Loin de lui ce blasphème ! » Le Coran, sourate 2, v.116 (trad. de BOUBAKEUR). « Oui, ceux [les chrétiens] qui disent : “Dieu est, en vérité, le troisième de trois [c’est-à-dire la Trinité]” sont impies. Il n’y a de Dieu qu’un Dieu unique. S’ils ne renoncent pas à ce qu’ils disent, un terrible châtiment atteindra ceux d’entre eux qui sont incrédules. » Le Coran, sourate 5, v.73 (trad. de D. MASSON). « Les juifs disent : Ozaïr est fils de Dieu. Les chrétiens disent : le Messie [Jésus] est fils de Dieu. Telles sont les paroles de leurs bouches, ils ressemblent en les disant aux infidèles d’autrefois. Que Dieu [Allah] leur fasse la guerre. Qu’ils sont menteurs ! » Le Coran, sourate 9, v.30 (trad. de KASIMIRSKI). Le Coran commet ici une énorme erreur : les juifs n’ont jamais dit qu’Ozaïr est fils de Dieu. Quant aux chrétiens, ils croient en Jésus fils de Dieu conformément à l’Évangile et à la parole de l’ange Gabriel qui dit à la Vierge Marie : « Tu enfanteras un fils et on l’appellera Fils de Dieu.» (Évangile selon saint Luc, ch.1, v.35). Le condamnation de la Trinité par le Coran est soulignée par Gérard TROUPEAU dans l’Histoire du christianisme (14 vol.), tome 4, p.376 : « Pour comprendre le comportement que les conquérants musulmans observèrent vis-à-vis des chrétiens autochtones dans les pays qu’ils envahirent, il convient de rappeler que ce comportement fut conditionné, en grande partie, par le jugement que le Coran porte sur le christianisme et les chrétiens. En ce qui concerne le christianisme, le jugement du Coran est catégorique : la doctrine de la Trinité et de la filiation divine de Jésus est un énorme mensonge (Coran XVIII, 5), professé par des impies et des associateurs (Coran V, 17, 23 ; IX, 30-31), et des gens excessifs dans leur religion (Coran IV, 171). Quant aux chrétiens eux-mêmes, les jugements que le Coran porte sur eux sont contradictoires. D’une part, en effet, il interdit aux musulmans de prendre pour affiliés [associés, amis] des chrétiens (Coran V, 51), mais, d’autre part, il affirme que les chrétiens sont les hommes les plus proches des musulmans par l’amitié (Coran V, 82). […] Enfin, le Coran affirme que Dieu a reçu l’alliance des chrétiens, mais que, du fait qu’ils ont oublié une partie de ce qui leur avait été rappelé, Il excitera entre eux l’hostilité et la haine, jusqu’au jour de la Résurrection (Coran V, 14). Au total, ce jugement entièrement négatif sur la doctrine et peu sympathique sur ceux qui la professent, ne portait pas les conquérants musulmans à fraterniser avec les chrétiens indigènes [des pays conquis]. » Gérard TROUPEAU, « Églises et chrétiens dans l’Orient musulman », dans Histoire du christianisme, t.4, Desclée, 1993, p.376. Le Coran, livre sacré et immuable (Coran VI, 115) pour tout musulman, nourrit donc une haine éternelle contre les juifs, les chrétiens et tous les non-musulmans en général, comme on peut encore le constater dans ce verset : « Quand les mois sacrés seront expirés, tuez les Infidèles quelque part que vous les trouviez ! Prenez-les ! Assiégez-les ! Dressez pour eux des embuscades ! » Le Coran, sourate 9, v.5 (trad. de R. BLACHERE). Sujet à réflexion…

III

Laïcité et tolérance chez les musulmans L’Islam ne fait aucune distinction entre politique et religion Contrairement aux juifs et aux chrétiens qui vivent dans des États laïques, c’est-à-dire où la religion et la politique sont séparées, les musulmans, y compris ceux qui vivent en Occident, ont beaucoup de mal à accepter la laïcité car la civilisation arabo-islamique, fondée par le prophète Mahomet, ignore toute distinction entre politique et religion : « En un sens, le vrai génie de Mahomet était politique : bâtisseur d’empire, de cités, de toute une culture. Mais ce projet politique étant à base de religion, le politique et le religieux sont dans l’islam difficiles à dissocier – même si l’on peut faire confiance à toutes sortes d’experts pour trouver des issues. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.37. Les musulmans qui vivent actuellement en Europe profitent de la laïcité mais un jour viendra où ils islamiseront la laïcité. S’il n’y a pas dans l’Islam, de distinction entre politique et religion, comme le fait remarquer Daniel Sibony, c’est parce que Mahomet, fondateur de la religion islamique, était aussi chef d’État, chef de guerre et guerrier lui-même. Certaines de ses paroles ne laissent d’ailleurs aucun doute à ce sujet : Mahomet et la guerre Mahomet a dit : « Les œuvres pies ne sont, auprès de la guerre sainte, que comme un crachat dans une mer immense. » Hadith repris par le théologien musulman GHAZALI (mort en 1111) dans Ih’ya, et cité par J.-P. CHARNAY, Principes de stratégie arabe, Paris, L’Herne, 1984, p.56. Mahomet a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens tant qu’ils ne diraient pas qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 96, chap.28, tome 4, p.577. En application de ses paroles, le prophète guerrier Mahomet a, entre 624 et 632, mené 19 batailles contre tous ceux qui ne voulaient pas se soumettre à lui (EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 64, chap.89). La première d’entre elles est la célèbre bataille de Badr, petite ville au sud-ouest de Médine, en Arabie, qui a opposé Mahomet aux hommes de la tribu de Qoraïch (voir notamment Encyclopédie de l’Islam, Leyde, Brill, 1975, tome 1, p.892) : « Le jour de Badr, le Prophète [Mahomet] et ses Compagnons firent sur les infidèles 174 prisonniers et leur tuèrent 70 personnes. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 64, chap.10, t.3, p.79. « Le jour de Badr, le Prophète [Mahomet] ordonna de jeter dans un puits mauvais et peu fréquenté de Badr 24 cadavres des infidèles de Qoraïch. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 64, chap.8, t.3, p.75. Attention ! Ces paroles et actions criminelles ne sont pas celles d’un président, d’un roi, d’un empereur, ni même d’un pape, mais bien celles du fondateur de l’Islam, le prophète Mahomet, considéré comme le modèle excellent que doivent suivre les musulmans, ainsi qu’on peut le lire à plusieurs reprises dans le Coran, livre sacré des musulmans : « Vous avez, dans l’Envoyé de Dieu [Mahomet], un beau modèle pour vous [musulmans]. » Le Coran, sourate 33, v.21 (trad. de S.H. BOUBAKEUR). « Ceux qui obéissent au Prophète [Mahomet], obéissent à Dieu [Allah]. » Le Coran, sourate 4, v.80 (trad. de D. MASSON). « Ce que Mahomet vous a donné, prenez-le et ce qu’il vous a interdit, interdisez-le. » Le Coran, sourate 59, v.5 (trad. de R. BLACHERE). Fausse tolérance du monde musulman Daniel Sibony poursuit son raisonnement en expliquant très justement que la tolérance islamique n’est pas une tolérance telle qu’on se la représente aujourd’hui : « Certains s’étonnent : si la tension est aussi vive, comment expliquer une si belle convivialité, entre Juifs et Arabes [musulmans], dans certains pays comme l’Andalousie [Espagne envahie et occupée par les musulmans entre 711 et 1492] et à certaines époques ? La réponse est simple : c’était sous une seule souveraineté, la souveraineté [domination] islamique. Et en Andalousie, le souverain arabe [musulman] était heureux et victorieux, il y eut donc un “Âge d’or”. Mais il n’y a jamais eu coexistence entre deux souverainetés, l’une juive et l’autre islamique. Aujourd’hui, il est question qu’il y en ait deux, juive et arabe, que l’on confond à tort avec Israël et Palestine. Cela dit, on idéalise un peu la fameuse convivialité, qui a duré treize siècles ou presque, et dans laquelle cet Âge d’or est une frange très réduite. […] Constatons qu’il n’y a plus de Juifs ou presque dans le monde arabe – excepté les cinq mille Juifs du Maroc où ils étaient, naguère, trois cent mille. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.48. Rappelons à ce propos qu’au lendemain de la création de l’État d’Israël (1948), pratiquement tous les juifs établis depuis des siècles (bien avant l’arrivée de l’Islam) dans les pays conquis par les musulmans, ont dû fuir soit vers Israël soit vers les pays d’Europe et d’Amérique, pays de culture chrétienne. Pas de vraie tolérance dans l’Espagne soumise à l’Islam Quant au soi-disant Âge d’or de l’Islam dans l’Andalousie (Espagne musulmane), Daniel Sibony a raison de dénoncer ce que beaucoup présentent comme le modèle de la tolérance islamique envers les autres religions. Quelques exemples vont nous prouver que les musulmans d’Espagne n’étaient pas des champions de la tolérance, loin de là : • « En Andalousie [Espagne sous domination musulmane], la résistance chrétienne eut ses martyrs sous ‘Abd al-Rahmân II (822-852) ; • son successeur, Muhammad Ier [émir de 852 à 886], cédant aux ulémas [savants musulmans] de Cordoue, obligea certains fonctionnaires chrétiens à se convertir [à l’islam] pour garder leur poste. • Les troubles religieux continuèrent dans la province d’Elvira [ville du sud de l’Espagne] en 889 • et en 891, Séville et ses environs furent ensanglantés par le massacre de milliers d’Espagnols, chrétiens ou convertis. • À Grenade, en 1066, toute la communauté juive, environ trois mille personnes, fut anéantie [par les musulmans]. […] • Les persécutions almohades (dynastie musulmane, 1130-1212) au Maghreb et en Espagne musulmane éliminèrent la présence chrétienne. » BAT YE’OR, Les chrétientés d’Orient entre Jihad et Dhimmitude, Paris, Le Cerf, 1991, p.93 et 94. En 997, lors d’une expédition militaire dirigée contre l’Espagne chrétienne, Al-Mansur (mort en 1002), général du calife omeyyade de Cordoue, a envahi et détruit la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’un des principaux lieux de pèlerinage de la chrétienté au Moyen Âge : « Les musulmans s’emparèrent de tout le butin qu’ils trouvèrent dans l’orgueilleuse ville de Saint-Jacques ; ils abattirent les constructions, les murailles et l’église, si bien qu’il n’en restera aucune trace. Les palais solidement construits furent pulvérisés. […] Almanzor [al-Mansur] fit aplanir les sentiers par des ouvriers pour que les troupes puissent passer. L’armée musulmane atteignit Vigo [ville proche de Compostelle], pillant et brûlant tout sur son passage. Ils rasèrent entièrement les oratoires consacrés à saint Jacques et entrèrent dans la ville pour la piller. Quand tout fut terminé Mansur […] rentra à Cordoue. Il était accompagné de nombreux prisonniers chrétiens portant sur leurs épaules les portes de la ville de Compostelle. Elles furent utilisées pour la construction de la grande mosquée de Cordoue. Les cloches de la basilique Saint-Jacques furent suspendues dans l’édifice “pour y servir de lampes”. Car manifestant une piété ostentatoire, Mansur décida de faire achever la grande mosquée de Cordoue, symbole du triomphe de l’islam sur l’Occident chrétien. » Anne-Marie DELCAMBRE, La Schizophrénie de l’Islam, Paris, Desclée de Brouwer, 2006, p.93-94. En 1013, dans la ville de Cordoue gouvernée par les musulmans, eut lieu un massacre de juifs. Après la dislocation du califat omeyyade de Cordoue (1031), l’Andalus (partie de l’Espagne conquise par les musulmans) éclata en plusieurs royaumes arabes musulmans indépendants, appelés Taïfas. Dans un de ces royaumes musulmans, celui de Grenade, des massacres de juifs furent organisés [par les musulmans] à deux reprises, en 1066 et 1070. L’Andalus fut ensuite gouvernée, de 1086 à 1170, par la dynastie berbère musulmane des Almoravides. L’un des souverains almoravides, Yusuf Ibn Tashfin (1061-1106), fit notamment détruire, en 1099, une grande église non loin de Grenade en s’appuyant sur un jugement rendu par les juristes musulmans (voir A. FATTAL, Le Statut légal des non-musulmans en pays d’Islam, Beyrouth, 1958, p.193). Qu’auraient dit nos journalistes et nos militants des Droits de l’Homme si les Occidentaux avaient détruit un lieu saint de l’Islam (La Mecque ou Médine) comme les musulmans ont détruit Saint-Jacques de Compostelle ? Et où est donc cette tolérance de l’Espagne musulmane qu’on nous vante et qu’on nous décrit si souvent comme le modèle de la tolérance des musulmans au Moyen Âge ?

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IV

Laïcité et tolérance chez les musulmans L’Islam ne fait aucune distinction entre politique et religion Contrairement aux juifs et aux chrétiens qui vivent dans des États laïques, c’est-à-dire où la religion et la politique sont séparées, les musulmans, y compris ceux qui vivent en Occident, ont beaucoup de mal à accepter la laïcité car la civilisation arabo-islamique, fondée par le prophète Mahomet, ignore toute distinction entre politique et religion : « En un sens, le vrai génie de Mahomet était politique : bâtisseur d’empire, de cités, de toute une culture. Mais ce projet politique étant à base de religion, le politique et le religieux sont dans l’islam difficiles à dissocier – même si l’on peut faire confiance à toutes sortes d’experts pour trouver des issues. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.37. Les musulmans qui vivent actuellement en Europe profitent de la laïcité mais un jour viendra où ils islamiseront la laïcité. S’il n’y a pas dans l’Islam, de distinction entre politique et religion, comme le fait remarquer Daniel Sibony, c’est parce que Mahomet, fondateur de la religion islamique, était aussi chef d’État, chef de guerre et guerrier lui-même. Certaines de ses paroles ne laissent d’ailleurs aucun doute à ce sujet : Mahomet et la guerre Mahomet a dit : « Les œuvres pies ne sont, auprès de la guerre sainte, que comme un crachat dans une mer immense. » Hadith repris par le théologien musulman GHAZALI (mort en 1111) dans Ih’ya, et cité par J.-P. CHARNAY, Principes de stratégie arabe, Paris, L’Herne, 1984, p.56. Mahomet a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens tant qu’ils ne diraient pas qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 96, chap.28, tome 4, p.577. En application de ses paroles, le prophète guerrier Mahomet a, entre 624 et 632, mené 19 batailles contre tous ceux qui ne voulaient pas se soumettre à lui (EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 64, chap.89). La première d’entre elles est la célèbre bataille de Badr, petite ville au sud-ouest de Médine, en Arabie, qui a opposé Mahomet aux hommes de la tribu de Qoraïch (voir notamment Encyclopédie de l’Islam, Leyde, Brill, 1975, tome 1, p.892) : « Le jour de Badr, le Prophète [Mahomet] et ses Compagnons firent sur les infidèles 174 prisonniers et leur tuèrent 70 personnes. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 64, chap.10, t.3, p.79. « Le jour de Badr, le Prophète [Mahomet] ordonna de jeter dans un puits mauvais et peu fréquenté de Badr 24 cadavres des infidèles de Qoraïch. » EL-BOKHARI, Les Traditions islamiques, titre 64, chap.8, t.3, p.75. Attention ! Ces paroles et actions criminelles ne sont pas celles d’un président, d’un roi, d’un empereur, ni même d’un pape, mais bien celles du fondateur de l’Islam, le prophète Mahomet, considéré comme le modèle excellent que doivent suivre les musulmans, ainsi qu’on peut le lire à plusieurs reprises dans le Coran, livre sacré des musulmans : « Vous avez, dans l’Envoyé de Dieu [Mahomet], un beau modèle pour vous [musulmans]. » Le Coran, sourate 33, v.21 (trad. de S.H. BOUBAKEUR). « Ceux qui obéissent au Prophète [Mahomet], obéissent à Dieu [Allah]. » Le Coran, sourate 4, v.80 (trad. de D. MASSON). « Ce que Mahomet vous a donné, prenez-le et ce qu’il vous a interdit, interdisez-le. » Le Coran, sourate 59, v.5 (trad. de R. BLACHERE). Fausse tolérance du monde musulman Daniel Sibony poursuit son raisonnement en expliquant très justement que la tolérance islamique n’est pas une tolérance telle qu’on se la représente aujourd’hui : « Certains s’étonnent : si la tension est aussi vive, comment expliquer une si belle convivialité, entre Juifs et Arabes [musulmans], dans certains pays comme l’Andalousie [Espagne envahie et occupée par les musulmans entre 711 et 1492] et à certaines époques ? La réponse est simple : c’était sous une seule souveraineté, la souveraineté [domination] islamique. Et en Andalousie, le souverain arabe [musulman] était heureux et victorieux, il y eut donc un “Âge d’or”. Mais il n’y a jamais eu coexistence entre deux souverainetés, l’une juive et l’autre islamique. Aujourd’hui, il est question qu’il y en ait deux, juive et arabe, que l’on confond à tort avec Israël et Palestine. Cela dit, on idéalise un peu la fameuse convivialité, qui a duré treize siècles ou presque, et dans laquelle cet Âge d’or est une frange très réduite. […] Constatons qu’il n’y a plus de Juifs ou presque dans le monde arabe – excepté les cinq mille Juifs du Maroc où ils étaient, naguère, trois cent mille. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.48. Rappelons à ce propos qu’au lendemain de la création de l’État d’Israël (1948), pratiquement tous les juifs établis depuis des siècles (bien avant l’arrivée de l’Islam) dans les pays conquis par les musulmans, ont dû fuir soit vers Israël soit vers les pays d’Europe et d’Amérique, pays de culture chrétienne. Pas de vraie tolérance dans l’Espagne soumise à l’Islam Quant au soi-disant Âge d’or de l’Islam dans l’Andalousie (Espagne musulmane), Daniel Sibony a raison de dénoncer ce que beaucoup présentent comme le modèle de la tolérance islamique envers les autres religions. Quelques exemples vont nous prouver que les musulmans d’Espagne n’étaient pas des champions de la tolérance, loin de là : • « En Andalousie [Espagne sous domination musulmane], la résistance chrétienne eut ses martyrs sous ‘Abd al-Rahmân II (822-852) ; • son successeur, Muhammad Ier [émir de 852 à 886], cédant aux ulémas [savants musulmans] de Cordoue, obligea certains fonctionnaires chrétiens à se convertir [à l’islam] pour garder leur poste. • Les troubles religieux continuèrent dans la province d’Elvira [ville du sud de l’Espagne] en 889 • et en 891, Séville et ses environs furent ensanglantés par le massacre de milliers d’Espagnols, chrétiens ou convertis. • À Grenade, en 1066, toute la communauté juive, environ trois mille personnes, fut anéantie [par les musulmans]. […] • Les persécutions almohades (dynastie musulmane, 1130-1212) au Maghreb et en Espagne musulmane éliminèrent la présence chrétienne. » BAT YE’OR, Les chrétientés d’Orient entre Jihad et Dhimmitude, Paris, Le Cerf, 1991, p.93 et 94. En 997, lors d’une expédition militaire dirigée contre l’Espagne chrétienne, Al-Mansur (mort en 1002), général du calife omeyyade de Cordoue, a envahi et détruit la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’un des principaux lieux de pèlerinage de la chrétienté au Moyen Âge : « Les musulmans s’emparèrent de tout le butin qu’ils trouvèrent dans l’orgueilleuse ville de Saint-Jacques ; ils abattirent les constructions, les murailles et l’église, si bien qu’il n’en restera aucune trace. Les palais solidement construits furent pulvérisés. […] Almanzor [al-Mansur] fit aplanir les sentiers par des ouvriers pour que les troupes puissent passer. L’armée musulmane atteignit Vigo [ville proche de Compostelle], pillant et brûlant tout sur son passage. Ils rasèrent entièrement les oratoires consacrés à saint Jacques et entrèrent dans la ville pour la piller. Quand tout fut terminé Mansur […] rentra à Cordoue. Il était accompagné de nombreux prisonniers chrétiens portant sur leurs épaules les portes de la ville de Compostelle. Elles furent utilisées pour la construction de la grande mosquée de Cordoue. Les cloches de la basilique Saint-Jacques furent suspendues dans l’édifice “pour y servir de lampes”. Car manifestant une piété ostentatoire, Mansur décida de faire achever la grande mosquée de Cordoue, symbole du triomphe de l’islam sur l’Occident chrétien. » Anne-Marie DELCAMBRE, La Schizophrénie de l’Islam, Paris, Desclée de Brouwer, 2006, p.93-94. En 1013, dans la ville de Cordoue gouvernée par les musulmans, eut lieu un massacre de juifs. Après la dislocation du califat omeyyade de Cordoue (1031), l’Andalus (partie de l’Espagne conquise par les musulmans) éclata en plusieurs royaumes arabes musulmans indépendants, appelés Taïfas. Dans un de ces royaumes musulmans, celui de Grenade, des massacres de juifs furent organisés [par les musulmans] à deux reprises, en 1066 et 1070. L’Andalus fut ensuite gouvernée, de 1086 à 1170, par la dynastie berbère musulmane des Almoravides. L’un des souverains almoravides, Yusuf Ibn Tashfin (1061-1106), fit notamment détruire, en 1099, une grande église non loin de Grenade en s’appuyant sur un jugement rendu par les juristes musulmans (voir A. FATTAL, Le Statut légal des non-musulmans en pays d’Islam, Beyrouth, 1958, p.193). Qu’auraient dit nos journalistes et nos militants des Droits de l’Homme si les Occidentaux avaient détruit un lieu saint de l’Islam (La Mecque ou Médine) comme les musulmans ont détruit Saint-Jacques de Compostelle ? Et où est donc cette tolérance de l’Espagne musulmane qu’on nous vante et qu’on nous décrit si souvent comme le modèle de la tolérance des musulmans au Moyen Âge ?

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V
Mutilation et torture ordonnées par le Coran Les terroristes musulmans n’hésitent pas à provoquer régulièrement les non-musulmans, surtout les juifs et les chrétiens, pour que ceux-ci réagissent et donnent ainsi aux musulmans l’occasion d’appliquer les versets coraniques les plus cruels, ainsi que l’observe Daniel Sibony : « La stratégie du terrorisme islamiste joue bien son rôle : faire réagir l’adversaire, Israël ou l’Amérique, et sa réaction, forcément injuste [aux yeux des musulmans], prouvera qu’il est barbare et mécréant comme le dit le Coran. On pourra même ponctuer par un verset de la même sourate : “Telle sera la rétribution de ceux qui font la guerre contre Dieu [Allah] et contre son Prophète [Mahomet] et de ceux qui exercent la violence sur la terre [Ils seront tués ou crucifiés, ou bien leur main droite et leur pied gauche seront coupés, ou bien ils seront expulsés du pays]” (sourate 5, v.33), cela donnera du courage pour les combattre puisqu’ils s’opposent à l'effort sur la voie de Dieu [Allah]”, c’est-à-dire au jihad [guerre sainte islamique]. » Daniel SIBONY, Le choc des religions, p.62. C’est le sort que les musulmans ont réservé notamment à Pierre de Capitolias, prêtre chrétien de Syrie qui, pour avoir osé traiter le prophète Mahomet de « maître d’erreur et père du mensonge », a été condamné à mort en 715 par le calife musulman omeyyade Walid (705-715), celui-là même qui transforma la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Damas en mosquée. Un prêtre torturé sur ordre d’un calife musulman Pour que sa mort serve d’exemple aux autres chrétiens, le prêtre Pierre sera renvoyé dans sa région par le calife Walid pour y être exécuté : « Là, ordre sera donné de rassembler toute la population [chrétienne], et tout d’abord les fils et parents du condamné, devant qui on lui arrachera la langue jusqu’à la racine. Puis, le lendemain, devant la même assistance, on lui coupera la main et le pied droits. On le laissera souffrir pendant une journée ; puis le quatrième jour, on rassemblera tous les chrétiens du district de Capitolias et, devant tout ce peuple, on coupera au supplicié l’autre pied et l’autre main et on lui brûlera les yeux au fer rouge. Puis on le mettra sur un brancard et on le promènera dans toute la ville, précédé de trompettes et de hérauts [messagers] qui inviteront les spectateurs [chrétiens] à considérer cet exemple. Après quoi, le condamné [Pierre de Capitolias] sera enfin mis en croix. On l’y laissera cinq jours, au bout desquels le cadavre sera brûlé dans un four porté à incandescence. Membres coupés, vêtements, croix, tout sera réduit en cendres, qu’on ira finalement jeter dans le Yarmouk [fleuve du Proche-Orient]. » « La Passion de Saint Pierre de Capitolias », citée par Alain DUCELLIER, Chrétiens d’Orient et Islam au Moyen Âge (VIIe-XVe siècle), p.84. Au sujet de ce verset coranique cruel (sourate 5, v.33), qui autorise la torture et la mutilation contre toute personne accusée de semer le désordre et la corruption (en arabe, fasâd), nous reproduisons le commentaire instructif donné par Joseph BOSSHARD dans le livre Enquêtes sur l’islam, qu’il a publié avec l’islamologue Anne-Marie DELCAMBRE (Paris, Desclée de Brouwer, 2004). Joseph BOSSHARD y analyse la position du Coran par rapport au commandement de la Bible « Tu ne tueras point » (Exode, chap.20, v.13) : Le Coran face au commandement « Tu ne tueras point » « L’amputation croisée, cette peine terrible qui consiste à trancher la main droite et le pied gauche, à moins que ce ne soit l’inverse, est donc prescrite par le Coran. Notons bien que ceux qui encourent ce châtiment ne sont pas spécifiquement les auteurs de vol. Ceux-là sont amputés d’une main (sourate 5, verset 42/38 ). L’amputation croisée, ainsi que la crucifixion, sanctionne le fasâd [la corruption]. Telle que les juristes [musulmans] la comprendront, cette prescription sera appliquée aux bandits de grand chemin, ou encore aux mystiques jugés trop illuminés, tels Hallâj en 922. Mais dans son expression coranique, l’ensemble de ces châtiments est destiné aux coupables de fasâd [corruption], sans plus de précision. Or, comme on l’a vu, parmi les pires formes de fasâd [corruption] sont le tahrîf [falsification des écritures] et, par-dessus tout, le shirk [« associationisme » c’est-à-dire associer à Dieu une créature], le péché maximal, le seul irrémissible. Le Coran répète méthodiquement à l’ouverture de toutes les sourates, à l’exception de la sourate 9, que Dieu [Allah] dispense clémence et miséricorde (Ignace Goldziher voit dans ce thème de la miséricorde un emprunt au christianisme). Cependant, il est exclu que les mushrikûn [juifs et chrétiens] en bénéficient : “Allah ne pardonne pas qu’il Lui soit donné des Associés, alors qu’Il pardonne, à qui Il veut, les péchés autres que celui-là.” (sourate 4, v.116) “Demande pardon pour eux ou ne demande pas pardon pour eux ; si tu demandes pardon pour eux soixante-dix fois, Dieu [Allah] ne leur pardonnera pas parce qu’ils sont absolument incrédules envers Dieu [Allah] et son Prophète [Mahomet]. Dieu ne dirige pas les gens pervers.” (sourate 9, v.81/80) En définitive, toute appartenance à autre chose que l’islam étant regardée comme un shirk [« associationisme »] méritant la mort puisqu’il est la plus grave des fautes que puisse commettre l’homme, le Coran conduit à considérer qu’il est légitime de tuer tout non-musulman dès cette vie, par le seul fait qu’il n’est pas musulman. Ajoutons, comme l’attestera son usage dans le domaine du droit, que le terme fasâd [corruption] ne suppose pas qu’il soit nécessaire d’avoir eu l’intention de tromper pour en être coupable. Cet usage est conforme à la lettre du Coran qui précise bien que les corrupteurs peuvent l’être sans intention maligne. En particulier, les coupables de shirk [« associationisme »] peuvent bien n’en avoir pas conscience, ils n’en sont pas moins coupables : “Ne sont-ils pas eux-mêmes des corrupteurs ? Et ils n’en ont pas conscience !” (sourate 2, v.11/12) “(…) ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux. Que Dieu [Allah] les anéantisse ! Ils sont tellement stupides !” (sourate 9, v.30) L’accusation de shirk [« associationisme »] va justifier a fortiori une violence générale à l’encontre de tous les non-musulmans. Le simple fait de ne pas faire partie des musulmans est considéré comme une agression contre Dieu [Allah] et donc contre l’islam, comme un foyer d’hostilité qu’il faut circonscrire [enrayer/éliminer] : Terroriser les non-musulmans “Nous jetterons l’épouvante dans les cœurs des incrédules [juifs et chrétiens] parce qu’ils ont associé à Dieu [Allah] ce à quoi nul pouvoir n’a été concédé. Leur demeure sera le Feu. Quel affreux séjour pour les impies !” (sourate 3, verset 144/151) Tuer les apostats (ceux qui quittent l’islam) “Ils aimeraient vous voir incrédules, comme ils le sont eux-mêmes, et que vous soyez ainsi semblables à eux. Ne prenez donc aucun protecteur parmi eux [juifs et chrétiens], jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le chemin de Dieu [qu’ils se convertissent à l’islam]. S’ils s’en détournent, saisissez-les ; tuez-les partout où vous les trouverez.” (sourate 4, verset 91/89) “Après que les mois sacrés seront écoulés, tuez les polythéistes (associateurs) [juifs et chrétiens], partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. […]” (sourate 9, verset 5) “Combattez-les [les juifs et les chrétiens] ! Dieu [Allah] les châtiera par vos mains ; il les couvrira d’opprobres ; il vous donnera la victoire ; il guérira les cœurs des croyants [musulmans] ; et il en bannira la colère.” (sourate 9, verset 14) Ces paroles ne renvoient pas seulement à une justice incommensurable qui s’exercerait dans l’au-delà, au jour du jugement dernier. Elles constituent la prescription d’une violence concrète et immédiate. Il n’y a aucune équivocité dans ces prescriptions. Leur signification s’impose aussi bien à l’homme du VIIe siècle qu’à celui du XXIe siècle. Le principe de tuer le non-musulman qui ne veut pas se soumettre est considéré [par les musulmans] comme un principe juste. » J. BOSSHARD, « Le Coran face au commandement “Tu ne tueras point” », dans Enquêtes sur l’islam, p.164-167. Au sujet du shirk (« associationisme »), les musulmans considèrent les juifs et les chrétiens comme des associateurs, c’est-à-dire comme des gens qui associent à Dieu d’autres divinités. C’est ce que prétend le verset coranique suivant : « Les Juifs ont dit : “Uzaïr est fils de Dieu.” Les Chrétiens ont dit : “Le Messie est fils de Dieu.” Telle est la parole qui sort de leurs bouches ; ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux. Que Dieu [Allah] les anéantisse ! Ils sont tellement stupides ! » Le Coran, sourate 9, v.30 (trad. de D. MASSON). Le Coran commet une grave erreur puisque les juifs n’ont jamais pris pour fils de Dieu Uzaïr, c’est-à-dire le grand-prêtre juif Esdras (Ve siècle avant J.-C.). Quant aux chrétiens, le Coran condamne catégoriquement la croyance en la Trinité (Père, Fils et Saint-Esprit), considérée comme un péché d’association d’autres divinités au Dieu unique : « Infidèle est celui qui dit : Dieu, c’est le Messie, fils de Marie. » Le Coran, sourate 5, v.76/73 (trad. de KASIMIRSKI) ; Or, au sujet des infidèles, le Coran déclare aussi : « Lorsque vous rencontrez des infidèles, eh bien ! tuez-les au point d’en faire un grand carnage » Le Coran, sourate 47, v.4 (trad. de KASIMIRSKI).

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