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L'islam en Inde : 80 millions de morts

http://www.cosmovisions.com/ChronoInde.htm
Histoire de l'Inde

L'islamisation. Des trafiquants musulmans, presque au lendemain de la mort du prophète Mohammed (VIIe siècle), avaient paru sur les côtes, et des cavaliers faisaient des incursions dans le Sindh. Les conquêtes des Musulmans au commencement du VIIIe siècle, et notamment celles de Kotaïbah, général du calife-Abdel-Malek, qui soumit les rives du Sind vers l'an 707, ajoutèrent aux connaissances que l'Occident possédait déjà sur l'Inde. Mahmoud de Ghazni (997-1030) est le premier véritable conquérant musulman de l'Inde, il y fit dix-sept expéditions. En 1024, il avait déjà soumis toute la partie septentrionale et occidentale jusqu'au Bengale : l'Inde était alors partagée entre un nombre immense de radjahs, parmi lesquels les radjahs de Lahore étaient les plus puissants; ceux-ci restèrent encore quelque temps indépendants. Mahmoud s'avança ensuite jusqu'à Gwalior et Canoge, d'une part; de l'autre, jusqu'à Somnath, dans le Kattiawar, et prit possession du Pendjab. Vint ensuite la maison de Ghor, ou dynastie des Gourides (1185-1289), qui étendit sa domination sur l'Inde entière; Mohammed marche contre le roi de Delhi, qu'il défait et tue, en 1193. Cette date est considérée comme marquant l'ère d'asservissement des Hindous.
Le successeur de Mohammed fut le gouverneur même de Delhi, Koutab-oud-Din, qui fonda la première dynastie musulmane de l'Inde (celle dite des Esclaves); elle compta des princes de valeur, et dura jusqu'en 1290; elle eut à repousser des invasions mongoles et à réprimer des révoltes intérieures. La maison de Kilji (Afghans Chilligis) occupa ensuite le trône pendant trente ans. Ala-oud-Din (1295-1315) augmenta son empire et s'empara du Gudjerat; un de ses généraux poussa ses conquêtes jusque dans le Carnatique; à l'extrémité même de l'Inde, il bâtit une mosquée en face du pont d'Adam. La maison de Toughlak (1320-1414) fournit des princes tels que Mohammed, dont la férocité ne fut surpassée que par celle de ses successeurs; elle disparut avec l'invasion de Tamerlan (1398-1399).
La prise de Delhi fut célébrée par des horreurs sans nom; le terrible conquérant tartare traversa ensuite le Gange, alla jusqu'à Hardwar, ordonna un autre grand massacre à Meerut, et, après avoir contourné le pied de l'Himalaya, s'enfonça dans les défilés nord-ouest et passa dans l'Asie centrale (1399). L'invasion de Tamerlan ne laissa que des ruines. L'empire de l'Inde passa ensuite aux enfants de Tamerlan, mais seulement après la mort d'un usurpateur, Keser-Khan (1414-1421), et après l'extinction de la courte dynastie des Afghans Lodis (1448-1525). Sous ses dynasties s'achève l'oeuvre de désagrégation des provinces rassemblées à grand-peine sous l'autorité des princes de la maison de Toughlak. Le Bengale, était devenu indépendant, dès 1340; le Gudjerat l'était également, depuis 1391. Dans le Deccan, l'histoire du XIVe au XVIe siècle se trouve groupée autour de deux maisons royales : les rajahs de Vijayanagar et les sultans Bahmanis dont les possessions correspondaient en partie au territoire des Etats du Nizam. La chute des princes Bahmanis n'empêcha pas la ruine du grand royaume hindou du Deccan, qui succomba sous la coalition des princes musulmans, à la bataille de Talikot (1565).

Tamerlan (altération de Timour-Leng, ou mieux, suivant la prononciation turque, Timur-Lenc, c. à d. Timur le boiteux, ainsi appelé parce qu'une blessure l'avait rendu boiteux), né à Kech près de Samarcande vers 1336, prétendait descendre de Gengis-Khan par les femmes. Il devint, à la mort de son oncle, Séif-Eddin, chef d'une tribu tartare et prince de Kech.
Après la mort de Toglouk-Timour, khan du Djagataï (La Horde d'or et le Djagataï), son suzerain, il ne laissa au fils de ce prince que l'ombre de l'autorité. Il se débarrassa ensuite lui et se fit proclamer khan en 1370. Il transporta alors le siège de son empire à Samarcande et commença le cours prodigieux de ses conquêtes. Il subjugua le Kharezm, le Kashgar, le Khorassan, la Perse, la Russie méridionale et l'Indoustan; il s'empara de la Syrie qu'il arracha au sultan d'Égypte en 1400, ruina Bagdad en 1401, s'avança contre Bajazet Ier, sultan des Ottomans, le battit à Ancyre (Ankara) en 1402, et le fit prisonnier.
Il préparait une expédition contre la Chine, lorsqu'il mourut, en 1405, à Olrav dans le Khokand. Cet homme extraordinaire avait des connaissances assez étendues, et fut le protecteur des sciences; mais il commit les actes les plus atroces et les plus sanguinaires : il fit égorger à Delhi 100 000 prisonniers, éleva à Bagdad une pyramide formée de 90 000 têtes humaines, et fit écraser par sa cavalerie, en Inde, 1000 enfants envoyés pour le fléchir. Ses vastes États furent partagés entre le seul de ses fils qui lui survivait, Shah Rokh, et ses nombreux petits-fils ou arrière-petits-fils.

http://www.memo-online.com/Dossier.asp?ID=513
Les conquêtes militaires Tamerlan était surtout un vrai musulman, dans la tradition des conquérants arabes. Ses guerres étaient saintes; sa mission était de convertir les païens ou les mauvais musulmans (ce qui lui permit de justifier sa lutte contre les Djaghataïdes).
http://www.jaia-bharati.org/histoire/revision-fg.htm

LE RÉVISIONNISME ET LE NÉGATIONNISME EN INDE
par François Gautier

1ère PARTIE : LE RÉVISIONNISME EN INDE
À l'heure où un gouvernement de la droite hindoue va peut-être, pour la première fois, prendre le pouvoir dans le sous-continent, un intense débat sur le « négationnisme » fait rage en ce moment en Inde. Il range d'un côté les marxistes alliés aux musulmans, et de l'autre les hindous.
Au centre de ce débat, plusieurs livres, dont « Le négationnisme en Inde », (Voice of India, New Delhi), écrit par l'historien et sociologue belge Konraad Elst. Pour M. Elst, le négationnisme, « c'est la perversion des données historiques d'un pays par ceux qui en rédigent l'histoire officielle ». Dans le cas de l'Inde, estime M. Elst, ce négationnisme s'est surtout appliqué à gommer l'horreur des invasions musulmanes en Inde et à dénigrer l'identité hindoue de la nation indienne. M. Elst commence par rappeler que Nehru, le premier leader de l'Inde indépendante, était un grand admirateur de l'URSS. C'est lui d'ailleurs qui initia l'étatisation de l'Inde sur le modèle soviétique, suivi en cela par sa fille Indira, qui plus tard nationalisa toutes les banques. Pendant longtemps, l'Inde suivra aveuglement sa politique pro-soviétique, qui par exemple faisait des Juifs les oppresseurs et des Arabes les opprimés ; c'est pourquoi New Delhi n'aura pas de relations diplomatiques avec Israël pendant 47 ans. Sous l'impulsion de Nehru, trois générations d'historiens et d'intellectuels indiens marxistes s'efforceront de persuader leurs compatriotes (et le reste du monde) qu'il n'y a jamais eu de génocide musulman sur la personne des Hindous, alors que de nombreux historiens, tels Alain Daniélou, Will Durant, Sitaram Goel, ou Konraad Elst ont toujours affirmé le contraire. Le Professeur K.S. Lal dans son livre « La croissance de la population musulmane en Inde », affirme par exemple qu'entre les seules années 1000 à 1525, 80 millions d'Hindous furent tués directement et indirectement (famines et autres calamités naturelles engendrées par la guerre) par les musulmans. Ils leur apprendront également à haïr le système des castes et à ridiculiser tout ce qui est hindou, même si pour beaucoup d'indianistes, l'Hindouisme constitue le génie particulier de l'Inde. Écoutez ce qu'en dit Alain Daniélou dans son « Histoire de l'Inde » (Fayard) : « Le Congrès, dont la plupart des journaux étaient de langue anglaise, présenta les partis hindous (dont le Jana Sangha, l'ancêtre du Bharata Janata Party) comme barbares, fanatiques, ridicules ; et la presse britannique eut beau jeu de reprendre les propos de ses “confrères” indiens ». (Aujourd'hui, rien n'a vraiment changé : les journaux indiens de langue anglaise en Inde continuent de « croquer » du Hindou (fondamentalistes, nazis, sectaires), fidèlement copiés en cela par les correspondants occidentaux, qui à leur arrivée en poste se tournent spontanément vers leurs confrères indiens pour comprendre ce pays si compliqué et contradictoire). La Mecque intellectuelle du marxisme nehruvien en Inde se situe à New Delhi, au sein de la prestigieuse Jawaharlal Nehru University. C'est là que les intellectuels indiens façonnèrent le mythe musulman, en s'attardant sur le génie bienveillant des Moghols. Ainsi, dans le célèbre livre « Communalism and the writing of Indian history », Romila Thapar, Harbans Mukhia et Bipan Chandra, professeurs à la JNU, nient le génocide musulman, en le remplaçant par un conflit de classes : « les Musulmans libérèrent les castes défavorisées en leur donnant accès à l'Islam ». La redoutable Romila Thapar, une sommité intellectuelle en Inde, a publié par ailleurs chez Penguin, en collaboration avec l'historien britannique Percival Spear, une « Histoire de l'Inde » où elle écrit « que la supposée intolérance d'Aurangzeb (un des empereurs moghols les plus sanglant qui soit), n'est rien d'autre qu'une légende hostile basée sur quelques actes épars, comme l'érection d'une mosquée sur un temple à Bénarès ». Konraad Elst, pour qui le négationnisme, c'est aussi la négation des grands génocides de l'humanité, prend en exemple le sac de la ville de Vijaynagar au XVIème siècle par Husain Nizam Shah. Vijaynagar fut le dernier grand royaume hindou des Indes, un des plus beaux, celui qui symbolisait une renaissance hindoue après 9 siècles de conquête musulmane. Pour Alain Daniélou, « la mentalité chevaleresque, la justice humaine, le respect de la vie et de la propriété qui y régnaient, forment un contraste étonnant avec la cruauté, la barbarie, les massacres, les viols, les populations entières réduites à l'esclavage, qui caractérisent les empires musulmans ». Et il ajoute : « Barbosa remarque avec étonnement que le roi (de Vijaynagar) permet une telle liberté que chacun peut aller, venir et vivre sa religion sans que personne ne l'inquiète ou lui demande s'il est chrétien, juif, musulman ou hindou ». Le 23 janvier 1565, Husain Nizam Shah s'empara de Vijayanagar : « pendant cinq mois les musulmans s'employèrent à tout détruire... les scènes de massacre et d'horreur, disent les contemporains, dépassèrent tout ce que l'esprit peut imaginer et il ne resta plus de la belle et prospère cité que quelques ruines fumantes »... (Histoire de l'Inde. A. Daniélou). Que dit cependant l'histoire officielle ? Prenez par exemple « l'Histoire de l'Inde Moderne », parue en 94 chez Fayard. Dans le chapitre consacré à Vijaynagar, on ne peut s'empêcher de percevoir l'inimitié de l'auteur (7 historiens ont coécrit cette histoire) pour l'Hindouisme. On accuse d'abord les deux jeunes princes fondateurs de Vijaynagar, qui furent convertis de force à l'Islam, d'avoir « renié l'Islam », aussitôt remis en liberté ; puis on souligne « l'ambition des brahmanes », qui se servirent de ces princes renégats pour reconquérir leur pouvoir perdu aux mains des Arabes (p.54). On mentionne ensuite « l'insatiable exigence du pouvoir central (hindou, bien sûr), à l'égard de ceux qui lui étaient soumis » (p.56), en oubliant de mentionner qu'à Vijaynagar les Hindous connaissaient enfin la liberté du culte, qu'on ne les tuait pas, qu'on ne rasait pas leurs temples, qu'on ne violait pas leurs femmes, qu'on n'envoyait pas leurs enfants en esclavage. On qualifie par ailleurs Vijaynagar de « royaume guerrier » (p.57), comme si les Hindous avaient le privilège du militantisme et qu'il leur fallait baisser les bras devant l'ennemi musulman, le belliciste sans pitié par excellence... Et tout cela finalement pour passer en exactement sept mots sur l'horrible sac de Vijaynagar: « pillages et massacres durèrent trois jours entiers », ajoutant, pour bien montrer la magnanimité des Moghols : « les sultans laissèrent à chacun ses prises, joyaux, esclaves, tissus précieux, ne gardant que les éléphants chargés de trésor » (p.60). Que de pages et de pages qui sous-entendent l'esprit fanatique des Hindous, la cupidité des brahmanes et le pouvoir absolu des maharajas (en l'occurrence le merveilleux Krishna Deva Raya), et si peu sur un des massacres les plus terrible, les plus inutile, les plus monstrueux de l'histoire de l'Inde. « Voilà bien du négationnisme », s'exclame l'historien indien Ram Swarup !
2ème PARTIE : LE NÉGATIONNISME EN INDE
L'INDIANISME FRANÇAIS
L'historien français Alain Daniélou, qui avait vécu l'Inde du dedans, résidant pendant vingt ans à Bénarès, où il apprit le sanskrit et la musique indienne, se plaignait souvent du « biais islamisant de l'indianisme français ». Les choses ont-elles vraiment changé aujourd'hui ? Prenez par exemple le livre de Christophe Jaffrelot « Le nationalisme hindou ». M. Jaffrelot, qui est chercheur au CNRS, possède une remarquable connaissance académique de l'Inde, mais il prend un tout petit bout de l'histoire indienne – de 1920 à nos jours – pour expliquer la naissance du nationalisme hindou. Pour l'historien indien Sitaram Goel, « s'il y a nationalisme hindou – et c'est discutable – il résulte de dix siècles de soumission peureuse, abjecte, absolue, aux persécutions musulmanes. Gandhi ne nous a-t-il pas appelé des couards » ? Quand on lui parlait de nationalisme hindou, Daniélou rétorquait toujours « que tout au long de son histoire, l'Hindouisme a fait montre d'une une remarquable tolérance, permettant aux Chrétiens de Syrie, aux marchands arabes, aux Parsis de Zoroastre, aux Juifs de Jérusalem, persécutés chez eux, de s'établir en Inde et d'y pratiquer leur religion en toute liberté ». Peut on en dire autant des musulmans ? « On ne dira jamais assez l'horreur que furent les invasions arabes en Inde. Les ignorer parce qu'elles appartiennent au “passé” est ridicule, car elles se répercutent encore dans les événements politiques d'aujourd'hui », affirme l'historien belge Konraad Elst dans son livre « Le négationnisme en Inde » (Voice of India, New Delhi). On ne peut donc comprendre l'Inde de 1998 sans une connaissance approfondie de son histoire. « Ne prendre par exemple qu'Ayodhya pour en faire les fondations du “fanatisme” hindou, c'est non seulement ne percevoir qu'un tout petit bout de l'iceberg, mais c'est aussi un mensonge flagrant », écrit toujours M. Elst.
Pour M. Elst, le négationnisme en Inde, qui est d'inspiration marxiste, s'est appliqué à gommer des livres d'histoire écrits après l'indépendance indienne de 1947, toute l'horreur des invasions musulmanes et à dénigrer l'identité hindoue de l'Inde, en s'attaquant aux partis politiques, tel le Jana Sangh, (l'ancêtre du Bharata Janata Party, qui vient de prendre le pouvoir en Inde), qui au début des années 20 s'efforcèrent de contrebalancer l'influence grandissante de la Ligue Musulmane qui commençait déjà à réclamer la création d'un état séparé pour les musulmans indiens. L'indianisme français du XXème siècle semble s'être fortement inspiré de ce négationnisme-là, témoin « L''Histoire de l'Inde Moderne », paru en 1994 chez Fayard et qui fait référence aujourd'hui chez nous. Dans le chapitre « La splendeur moghole », Marc Gaborieau, Directeur du Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud, parle en termes élogieux de l'empereur Aurangzeb, lequel avait la réputation – même aux yeux des musulmans indiens – d'avoir été le plus sanguinaire et le plus pervers des Moghols : « Aurangzeb a concentré sur sa personne la haine des Hindous militants qui lui attribuent des destructions systématiques de temples et des conversions forcées massives... cette image manichéenne doit être sérieusement corrigée » (126). « Malheureusement, intervient Konraad Elst, Aurangzeb était si fier de ses actes, qu'il les avait fait dûment archiver et qu'ils sont parvenus jusqu'à nous ». M. Elst rappelle donc qu'Aurangzeb (1658-1707), ne construisit pas seulement une énorme mosquée sur le plus vénérable temple de Bénares, la ville sainte hindoue, temple qu'il avait auparavant fait raser, il ordonna les destruction de TOUS les temples en Inde, dont le Kashi Vishvanath, un des plus sacrés du pays, celui de Krishna à Mathura, le temple de Somanath au Gujurat, ou le temple Treka-ka-Thakur à Ayodhya, et fit construire des mosquées à leur place. Le nombre de temples détruits par Aurangzeb se compte non pas en centaines mais en milliers. Aurangzeb ne se contenta pas de détruire des temples, il fit aussi éliminer les païens : « Ahmed Khan fit savoir à sa Majesté que 2 000 Hindous furent exécutés parce qu'ils continuaient leurs abominations religieuses », rapporte une chronique de l'époque. Le gourou sikh Tegh Bahadur fut décapité parce qu'il protestait contre les conversions forcées d'Aurangzeb. Et même le propre frère de l'empereur, Dara Shikoh, fut exécuté pour s'être intéressé à la religion hindoue. Par contre Shivaji, un des rares Hindous, qui au XVIIème siècle, seul dans un océan de terreur, osa s'élever contre les Moghols, ne trouve pas grâce aux yeux des auteurs de l'Histoire de l'Inde : « Il s'illustre par son sens de la provocation » (127). (Ce n'est pas bien de provoquer les pauvres Moghols, ô Shivaji) ! « Il put mettre en déroute par traîtrise l'armée de Bijapur ». (Ce qui prouve qu'il ne faut jamais faire confiance à un Hindou). D'ailleurs, « Il fait aussi une fausse soumission à Aurangzeb ». (Oh, le vilain traître) ! En plus bien sûr, c'est un païen, un idolâtre : « Il ressuscite la vieille cérémonie hindoue du sacre et se pose comme le protecteur des vaches, des brahmanes et des dieux » (128) (Notez la triple association pernicieuse : vaches, brahmanes et dieux)...
De nombreux observateurs estiment aujourd'hui « que l'Indianisme français doit se remettre en question, car ses bases reposent sur des données archéologiques et linguistiques qui datent du XIXème siècle ». Le magazine indien « India Today », que l'on ne peut accuser de « nationalisme », vient par exemple de publier un grand dossier racontant comment des récentes découvertes archéologiques et linguistiques prouvent – entre autre – qu'il n'y a jamais eu d'invasion aryenne en Inde. Or, l'indianisme français continue à défendre ce théorème, comme c'est le cas à Pondichéry, par exemple. Pondichéry, c'est la Mecque de l'Indianisme français en Inde : l'École française d'Extrême Orient et l'Institut français y font un remarquable travail de recherche depuis l'indépendance ; les uns traduisent des vieux textes tamouls écrits sur parchemin de palme ; d'autres photographient les temples de Tanjore afin d'en recenser toutes les subtilités ; d'autres encore sont des sanskritistes de renom. « Malheureusement, se plaint un chercheur indien qui a été associé à l'EFEO, les Français semblent mépriser l'hindouisme en tant que religion ». « Nous ne faisons pas de la théocratie », a rétorqué l'un des chercheurs français, lorsqu'on lui demandait, lors d'une conférence internationale de Sanskrit à Pondichéry, le sens de certaines écritures religieuses hindoues. Mais comment prétendre étudier les temples de Tanjore, le Sanskrit ou le Tamoul ancien, tout en les dissociant de l'hindouisme, qui est la trame de l'Inde, son génie culturel et spirituel ? « Voilà une arrogance bien française que de tenter d'appliquer à l'Inde des paramètres qui ne sont valables qu'en France, en l'occurrence la séparation de l'Église et l'État », s'offusque un chercheur indien. Il faudait donc que l'indianisme français de Pondichéry remette aussi de l'ordre dans sa maison : l'École Française d'Extrême Orient et l'Institut français collaborent rarement ensemble ; et l'EFEO s'est scindée en deux pour cause d'incompatibilité de ses chercheurs.
François Gautier
New Delhi/Pondichéry
(Écrivain, journaliste et photographe français, François Gautier, né à Paris en 1950, fut le correspondant en Inde et en Asie du Sud du Figaro pendant plusieurs années. Il vit en Inde depuis plus de trente ans, ce qui lui a permis d'aller au-delà des clichés et des préjugés qui ont généralement trait à ce pays, clichés auxquels il a longtemps souscrit lui-même comme la plupart des correspondants étrangers en poste en Inde (et malheureusement aussi la majorité des historiens et des indianistes).François Gautier a été invité à présenter Un Autre Regard sur l'Inde à l'émission Bouillon de Culture en juin 2000.)