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Débats entre musulmans : Abdelwahab Meddeb versus Tarik Ramadan

Vidéo en 5 parties :

http://www.dailymotion.com/video/x4a7y1_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-1_politics
http://www.dailymotion.com/related/7195321/video/x4a8cb_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-2_politics
http://www.dailymotion.com/related/7195835/video/x4a8pw_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-3_politics
http://www.dailymotion.com/related/7196324/video/x4a9gh_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-4_politics
http://www.dailymotion.com/related/7197281/video/x4a9ss_debat-tarik-ramadan-meddeb-partie-5_politics

Rappel : Meddeb contre Robert Redecker :

http://www.dailymotion.com/related/7195321/video/x3dbvs_csoj-redeker-et-contradicteur-islam_news


La vidéo montre un débat entre Meddeb, soit disant libéral, et Ramadan, petit fils du fondateur des Freères musulmans, Hasan al Banna, que Meddeb désigne comme la source de ce qu'il nomme "la maladie de l'islam".
Certains veulent faire passer le mouvement des Frères musulmans pour une copie des mouvements fascistes des années 30 (autrement dit l'occident serait une fois de plus la cause de tout "Mal" sur la terre), alors que ce mouvement ne fait que reprendre le flambeau de l'islam après la chute du Califat de l'Empire ottoman.

Dans ce "dialogue" Meddeb apparait comme tenant un discours flou reprenant sur de nombreuses approximations grossières ( notamment sur la notion de "charia", de "jihad", sur l'histoire du fiqh dans l'islam ...), et son seul moyen de contredire Ramadan, consiste à l'interrompre.
Ramadan apparait comme bien plus fin, dans la mesure où ce qu'il developpe est basé sur des propos exacts et précis sur l'islam, son histoire, et largement sur sa conception dans le monde islamique actuel, mais il joue sur des différences philosophiques entre le système démocratique occidental et le système théocratique islamique, ainsi que sur un évitement de questions cruciales du droit musulman, point dont l'auditeur moyen ignore sans doute les références.
Les deux pratiquent une forme de dissimulation de points négatifs de l'islam.
Mais l'on ne peut sans sortir du débat sans l'idée, que si Tarik Ramadan défend un totalitarisme inexcusable, même si lui même pense défendre une recherche tendant à trouver dans l'islam les ressources d'une vie moderne et civilisée, il nous lance un défi intellectuel dans des formes honorables, alors que Meddeb se moque de nous en perdant ses lecteurs dans des affirmations approximatives, en "noyant le poisson", comme il le reproche pourtant à Ramadan.

Dans la vidéo opposant Meddeb à Redecker, Meddeb affirme que Redecker, parce qu'il parle des rites musulmans, décrirait tout musulman comme un barbare.
Or Meddeb a lui même écrit les phrases suivantes au sujet de l'égorgement du mouton par le père de famille chaque année :
Article " Cous coupés"p65-67 in Algérie, textes et dessins inédits, Le Fennec , Casablanca, 1995.
" La célébration de ce symbole rend familère au sujet d'Islam, la scène du râle qui accompagne la gorge tranchée. Suite à ce geste, l'enfant que j'étais voyait le sang fumant de la bête se déverser jusqu'à la dernière goutte [...]. Je ne pus m'empêcher de penser à cette commémoration du geste abrahamique lorsque nous parvinment d'Algérie les scènes d'égorgement de familles entières, oeuvre du GIA, sorti du creuset afghan avec la complicité et la bénédiction des gens de la Qa'ida. Vivre le symbolique dans la réalité du sang versé prédispose peut-être à ce basculement dans la folie."

Qu'avait écrit Robert Redecker ? Ces simples lignes :
" La lapidation de Satan, chaque année à La Mecque, n'est pas qu'un phénomène superstitieux. Elle ne met pas seulement en scène une foule hystérisée flirtant avec la barbarie. Sa portée est anthropologique. Voilà en effet un rite, auquel chaque musulman est invité à se soumettre, inscrivant la violence comme un devoir sacré au coeur du croyant. Cette lapidation, s'accompagnant annuellement de la mort par piétinement de quelques fidèles, parfois de plusieurs centaines, est un rituel qui couve la violence archaïque. (...)
l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine. Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. "