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Averroes, Saint Thomas, Saint Augustin par Rémi Brague

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Transcription (notes ajoutées entre crochets)

Rémi Brague, professeur de philosophie arabe

"Qu’est ce que c’est que cette façon de vouloir nous faire croire que les Arabes auraient tout apporté, que l’Europe n’aurait rien inventé ….Pendant des siècles on a voulu nous faire croire que les Arabes n’avaient rien inventé, ce qui est faux, monstrueusement faux. Maintenant, on voudrait nous faire avaler le mensonge contraire !"

Averroes [1126 Cordoue - 1198 Marrakech],Dans son livre « Traité décisif », Averroes convoque la philosophie devant le tribunal de la loi islamique.

Averroes distingue trois niveaux d’hommes
- Les philosophes ( tout au dessus) : pour eux la raison est obligatoire
- Le vulgaire ( tout en dessous) et les « théologiens » (entre les deux) : pour eux la raison est interdite

A la fin du texte, Avorroes en appelle au bras séculier des souverains de l’époque, disant « mettez les philosophes ( c'est-à-dire lui –même) au pouvoir et mettre à la porte les théologiens ».

Saint Thomas d’Aquin [1225 Aquin - 1274 Priverno]Dans son livre « Somme théologique », Saint Thomas convoque la théologie devant le tribunal de la philosophie .
Faut il une autre science que la philosophie ou la philosophie ne pourrait elle pas suffire ?
Selon Thomas d’Aquin, la philosophie ne suffit pas.

Ce sont deux positions diamétralement opposés.

La problématique de la raison et de la foi avait été posée bien avant Averroes par Saint Anselme, lui-même héritier de Saint Augustin.

[Anselme de Cantorbéry ou saint Anselme (1033 ou 1034 -1109) Son œuvre (essentiellement le Proslogion et le Monologion) cherche à fonder rationnellement la foi chrétienne ]

[ Saint Augustin ( 354 Thageste - 430 Hippone actuelle Algérie)[Saint Augustin , dans le Contre les Académiciens : « Il n’est douteux pour personne que deux motifs nous déterminent dans nos connaissances : l’autorité et la raison. Pour moi, je suis persuadé qu’on ne doit, en aucune manière, s’écarter de l’autorité de Jésus-Christ, car je n’en trouve pas de plus puissante. Quant aux choses qu’on peut examiner par la subtilité de la raison (car, du caractère dont je suis, je désire avec impatience ne pas croire seulement la vérité, mais l’apercevoir par l’intelligence), j’espère trouver chez les platoniciens beaucoup d’idées qui ne seront point opposées à nos saints mystères. »]